Avez-vous remarqué la nouvelle expression : « au cas par cas » ? Attention, il s’agit d’une formule à évolution variable. Partons du haut de l’échelle ! le président Sarkozy face à une demi-douzaine de citoyens français, va faire du « cas par cas » : il va s’intéresser à chacun, passer du particulier au général, applaudir ou compâtir et certains particulièrement méritants ou intéressants auront droit ensuite à un message, une subvention, un coup de pouce administratif. Il est humain !
Descendons d’un cran. Les ministres pratiquent le cas par cas avec doigté. En général, au cours d’une émission interactive, une question bien posée, un interlocuteur offrant une occasion de montrer compréhension et humanité permet de dire « Monsieur X, êtes vous d’accord pour laisser votre adresse et vos coordonnées ? je vais traiter votre cas moi-même ! ». Ah grandeur et compassion !…Ce matin encore, Eric Besson interrogé par Nicolas Demorand s’est livré à l’exercice. Venant de la part de l’image du traître la plus emblématique de l’année, la manœuvre était impressionnante…On reste humain mais il y a des règles qu’il faut respecter ! Aie ça se gâte !
Et puis il y a le cas par cas massif. Les Kurdes débarqués en Corses « verront leur dossier traité au cas par cas » a-t-on annoncé chez Besson (après annulation de leur expulsion par la justice), les Haïtiens, après qu’on leur ait promis un séjour autorisé automatiquement, eux aussi passent par le cas par cas ! La méthode annoncée comme une sorte de recours spécial, d’humanisation de l’administration, l’étude soigneuse du dossier avec accueil face à un fonctionnaire n’est ni plus ni moins le pire des arbitraires ! Quoi me direz-vous, c’est évident de puis longtemps non ? Qui a eu affaire à un guichet adminstratif sait bien que tout dépend d’une humeur, d’un petit déjeuner mal digéré, d’une mot plus haut que l’autre…
Nous, citoyens français, nés en France de parents français (les autres c’est plus compliqué voir notre post précédent), nous donc nous savons nous accomoder des règles écrites et des autres non dites.
Mais les étrangers, eux ne savent pas. Or il n’y a plus aucune règle pour accueillir ou refuser les immigrés sans papiers, la seule est ce fameux Cas par Cas. Kpark, la sonorité approche Kafka et la chose aussi. La vérité est que le KparK, consiste à confier la responsabilité de chaque dossier à un fonctionnaire équipé de quelques consignes : minimum de régularisation, rigueur dans l’accueil et le traitement, et pas de passedroit…
De temps à autres, l’un ou l’une se montre plus logique ou compréhensif face à des gens qui justifient de tout pour prouver leur intégration et sont prêts à tout pour rester…C’est la faille humaine du KparK …Elle est de plus en plus rare.