Bon ! Corrigez-moi si je me trompe. Le gouvernement prête aux banques en 2009 28 milliards d’euros. Héroïque comme démarche vu que pour leur avancer ce gros lot, il doit lui-même emprunter, car nous (l’Etat) sommes endettés chacun à hauteur d’environ 28 000 €... Héroïque ou gribouille ?
Voilà bien le mauvais esprit ! C’est une vraie affaire cette histoire : on emprunte puis on prête au double du taux auquel on a emprunté ! Donc on y gagne, sauf que les banques ont remboursé tellement vite que les intérêts n’ont pas dû rapporter beaucoup ! Voilà bien, encore du mauvais esprit ! C’était un geste pour la relance ! Un vrai geste politique. OK, ok on ne discute plus.
Ah je vois Paulo qui lève un sourcil perplexe ! Paulo a 36 ans et toutes ses dents et était un jeune directeur des ventes dans une entreprise de matériel médical. Entreprise prospère : il vendait des déambulatoire, des prothèses, des couches pour adultes enfin bref un marché porteur si vous voyez ce que je veux dire. Tellement porteur que la boîte a été vendue aux Américains qui ont licencié la moitié du personnel.
Donc Paulo va voir madame PôlEmploi ! Nerveuse la dame : depuis la fusion Assedic-Emploi, elle a deux cent dossiers en souffrance (le mot dit bien ce qu’il signifie), elle n’y arrive pas. Elle a donc 3 minutes chrono à a accorder à Paulo, le temps de le prévenir qu’il touchera ses Assedic quand on pourra, deux mois peut-être et que pour trouver un emploi, il faut qu’il se bouge parce que ce n’est pas gagné. S’il veut faire mâçon ou aide à la personne c’est bon il y a du taf mais les ventes…
Alors Paulo va voir son oncle Gropère. Celui qui dit qu’il se lève tôt pour gagner plus. Et c’est vrai : il se lève à cinq heures pour aller prendre un avion pour Bucarest où il va délocaliser son usine de chaussures. Heureusement il vient de toucher une subvention : dans la foulée, il licencie, et bientôt il pourra balancer toute l’activité là bas dans ce paradis des bas salaires, sans syndicats, sans meneurs exigeants. Ses bénéfices vont faire la culbute, Gropère est content. Paulo lui explique son cas. Gropère dit « Mon gars faudrait voir à te bouger, tu es un vrai assisté ! ». Là, Paulo devient franchement de mauvaise humeur. Il dit qu’il s’est bougé pendant quinze ans et qu’il ne touche que ce qu’il a avancé pendant toutes ces années aux Assedic, et l’oncle Gropère quand il touche une subvention, il n’est pas assisté ? Et les banques quand elles crient famine pour ensuite annoncer des bénèf gros comme ça, elles ne sont pas assistées ? L’oncle Gropère le regarde froidement : « Paulo, là on parle de relance de l’économie c’est quand même autre chose que de filer 600 euros à un pékin qui se croise les pouces ! Là, c’est de l’assistanat ! Mon pauvre Paulo avec des gars comme toi, qui ne comprennent rien à l’économie, aux finances et à la politique, la France elle est mal barrée ! ».