Beaucoup de monde pour ce compte-rendu de mandat du Maire de Paris et de son équipe dans le 5ème arrondissement.
Cette année pour un certain nombre d’arrondissements, la réunion a été focalisée sur un thème (celui de l’Université a été choisi pour le 5ème ).
B. Delanoë, dans son discours, a précisé souhaiter que l’année prochaine 50% des réunions aient la forme d’une discussion thématique.
L’initiative est certainement intéressante car elle permet d’aborder des thèmes plus généraux et permet de confronter les objectifs des élus municipaux avec le vison des parisiens et parisiennes.
Cependant on enlève ainsi un espace, auquel les parisiens s’étaient habitué, où ils pouvaient évoquer avec le Maire de Paris les petits et grands tracas de la vie dans l’arrondissement.
Notre suggestion serait de garder les comptes-rendus de mandat focalisés sur un arrondissement (voire deux) et créer, à côté, des réunions multi-arrondissements sur des thématiques plus générales.
Mais revenons à « Paris capitale Universitaires ». B. Delanoë a évoqué en grandes lignes les actions de la ville (voir le document global sur le site de la Ville de Paris :
http://www.paris.fr/portail/politiques/Portal.lut?page_id=7068&document_type_id=5&document_id=90327&portlet_id=16262)
Ensuite le Professeur Marie-Christine Lemardeley, Présidente de l’Université de Paris 3 a développé les activités de l’Université et surtout les difficultés des étudiants
Quelques points m’ont marqué; d’abord le constat que si la jeunesse qui a fait mai 68 était pressée de sortir de l’Université et entrer dans la vie, les étudiants d’aujourd’hui mesurent la violence de la vie en dehors de l’Université, sont conscients des difficultés qu’ils auront à franchir pour entrer dans la vie active et de ce fait se créent une sorte de « cocon » dont ils ne sont pas pressés de sortir.
Ensuite le constat qu’au moins un quart des étudiants de Paris 3 a, chaque jour, plus de deux heures de transports. Ceci fait réfléchir quand on souligne l’importance de la présence des étudiants pour la vie du quartier. En effet, pour un bon nombre, et probablement les moins favorisés, le Quartier latin n’est pas « un lieu de vie » mais « un lieu de passage ».
Une autre réflexion sur tout ce qui tourne autour de la santé et de la prévention.
Les données montrent que la population estudiantine a des besoins bien particuliers et qu’aujourd’hui la prévention fait cruellement défaut.
Les étudiants ont besoin de lieux qui leur soient spécifiquement dédiés, à côté des locaux où se tiennent les cours, avec des horaires qui prennent en compte les exigences des cours et enfin avec un personnel soignant qui soit intéressé à leurs besoins et ouvert à leurs problématiques.
Enfin l’interaction entre l'université et la ville. Certes, la mission principale de l’université est de former les étudiants, mais le développement de leur vie quotidienne dans l'arrondissement est aussi un sujet intéressant. Aujourd'hui, le 5ème arrondissement est devenu pour les étudiants un endroit obligé pour aller dans les bibliothèques, en cours voire boire un verre rue Mouffetard. Mais c'est tout. Il serait peut être intéressant d'avoir une politique au sein de l'arrondissement envers cette catégorie de population. Seulement, et souvent, les étudiants ont peu de moyens et surtout n'intéressent pas ou peu le maire actuel du 5ème .
Quelques questions ont été posées par les personnes présentes; on peut regretter que les intervenants se soient en bon nombre, exprimés au nom d’une «formation politique» (Parti de gauche, socialistes), ensuite quelques représentants de syndicats étudiants ont pris la parole et peu de temps pour les questions des habitants de l’arrondissement.
Les thèmes des questions ont été :
• La santé en général et en particulier les problématiques spécifiques aux étudiants.
• Les problèmes du logement : Comme les listes fictives vendues par des enseignes peu scrupuleuses. En effet, pour 400 euros, des listes énumérant des logements en principe vacants et "contactables" sont mises à disposition. Cependant, les logements en question sont souvent tous déjà loués... Sur ce point, Bertrand Delanoë souhaite favoriser la prévention dans ce domaine. C'est plutôt une action de justice qui serait nécessaire.
• Le transfert de propriété des locaux universitaires de l’Etat vers les universités. Dans sa réponse le Maire de Paris a expliqué que les craintes de certaines personnes qui voient dans ce transfert un risque de « privatisation » des locaux semblent peu justifiées. En effet c’est plutôt l’Etat qui projette la « vente » des locaux qui seront libérés lors de l’aménagement à Saclay d'Agro Paris-Tech, de l'Ecole centrale de Paris, de l'Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique (Ensae.).
Les réponses ont été apportées par B. Delanoë et complétées par les adjoints en charge des dossiers (Université, Etudiants, Jeunesse ).
Lors des réponses un adjoint au maire qui a dit vouloir changer la musique dans les restaurants universitaires afin que cette dernière soit plus agréable pour les étudiants lorsqu'ils y travaillent et de proposer des sites internet pour permettre aux étudiants de s'exprimer sur leurs soucis quotidiens. Bref de belles paroles.
Le vrai problème des étudiants à Paris et dans l'arrondissement, c'est qu'il faut au moins un SMIC pour y vivre (un loyer est situé en moyenne pour un 20 m² à 600 euros... et encore...). Cet arrondissement, lieu mythique pour les études, souhaite seulement valoriser ses établissements supérieurs d'enseignement. Mais les individus qui les fréquentent sont oubliés. Comment faire comprendre que le budget relatif au logement pour un étudiant représente en moyenne 50 à 60% de ses ressources ?
On peut se demander si on ne veut pas attirer l'élite intellectuelle mais seulement l'élite économique.... En tout cas, faire des études à Paris n'est souvent pas un plaisir pour un étudiant moyen mais un sacrifice pour lui et sa famille, mais les élus oublient vite ce point...
On peut dire que bien du chemin est à faire et que la municipalité a son rôle à jouer. Dans certaines villes universitaires comme pour exemple Angers, la municipalité a investi dans des mesures concrètes (logement ne dépassant pas plus de 300 euros, gratuité du tram pour les étudiants...).
En tout cas, même si les étudiants ne sont pas tous forcément des électeurs de la ville de Paris, cela ne doit pas être une raison pour ne pas élaborer une politique forte à leur égard.
Parfois les réponses (comme les questions) auraient gagné en clarté si elles avaient été plus synthétiques, mais le 5ème est terre de grandes écoles qui préparent plus, peut être, à l’analyse et aux phrases proustiennes qu’à la synthèse…