Encore un conseil de quartier comme Etienne Dolet raffole. Salle comble, deux jeunes, beaucoup trop de pro-Tiberi, et même un Baetche (notre apprenti juriste préféré) qui restait à l’entrée de la salle. Encore un conseil sous le signe de la démocratie, de l’écoute et d’échanges constructifs… enfin à l’origine sur le papier un conseil de quartier, pas ici.
Aujourd’hui, l’ordre du jour veut tout dire ou rien dire « questions diverses des habitants», c.ad. un bureau des pleurs de la gente Tibériste qui représente qu’une petite partie du 5ème vu sa moyenne d’âge.
On commence donc par un sujet récurrent, la gêne occasionnée par les vélos accrochés aux grilles en particulier rue d’ULM. Visiblement, certains oublient que l’arrondissement est connu pour les étudiants pour ses écoles et ses universités (Sorbonne, Assas, ULM, Jussieu etc) et qu’ils ont rarement des voitures ou qu’ils ne résident pas pour l’essentiel dans l’arrondissement… Certes c’est l’arrondissement qui a le plus d’accroches pour les bicyclettes mais certains intervenants ont reconnu un déficit de places pour les motocyclettes et les bicyclettes. On pourra toutefois noter la première proposition d’un nouveau représentant des habitants : sensibiliser les provinciaux qui effectuent leurs études dans l’arrondissement à ne pas accrocher leur vélo n’importe où. C’est connu, en province, il y a que des champs et ces problèmes ne se posent pas. Les provinciaux apprécieront cette vision stéréotypée.
Puis on enchaîne avec les manifestations qui ont lieu tous les samedis au pied de l'enseigne «au nègre joyeux »qui surplombe la place de la Contrescarpe dont son caractère raciste est dénoncé ; la peinture sous verre représente distinctement, un homme de couleur noir ébène, habillé en valet, servant hilare un plat à une dame blanche de condition sociale aisée. Certains témoignent qu’ils ne sont pas gênés par cette représentation. D’autres estiment que c’est certes une représentation d’un autre temps mais qu’elle peut aujourd’hui choquer. Un intervenant invita dès lors le Maire à essayer d’apposer une inscription expliquant le contexte de la scène. Réactions fortes dans la salle ; visiblement si cette proposition avait été le fruit d’un pro Tiberi, l’intervenant n’aurait pas été chahuté… On laisse chacun se faire une libre opinion de la peinture concernée.
Les problèmes de sécurité dus aux Rom sont évoqués. Le capitaine de police rappelle que 60% des arrestations sont dus aux extorsions devant les distributeurs automatiques, à de fausses collectes sous couverte de pétitions pour une fondation inexistante, à des actes de mendicité en compagnie d’enfants ce qui est considéré comme un délit par la loi. Tout cela aurait été très bien si on n’avait pas eu droit à quelques stéréotypes. Une CICA sera consacrée à ce sujet en décembre.
On enchaîne avec le cas des antennes relais, en particulier celles qui vont s’installer au niveau du foyer franco-libanais qui semble être une préoccupation de plus en plus important pour l’arrondissement. On apprend qu’un radar va être mis Rue saint Jacques au niveau de la Place de l’église du Val de Grace où la circulation est limitée à 30 à l’heure.
Puis nous avons eu droit des interventions plus individuelles les unes que les autres ; une demande d’installation d’un parc fermé pour laisser les chiens en liberté, la dénonciation d’un commerçant qui ferme vers 4 heures du matin son commerce sans autorisation rue Saint Jacques.
Bref, rien ne change réellement car ces conseils de quartier sont des bureaux des pleurs et quand il y a un contradicteur il se fait huer par les supporters de Tibéri. Aucune véritable ligne directrice ne guide le Maire dans ces conseils. On attend maintenant le prochain conseil de quartier, celui de la Sorbonne : pas de suspense, on peut vous en faire déjà un résumé : le maire énoncera que l’aménagement de la place Maubert est un échec, sous les acclamations de ses partisans. Tiens en parlant d’acclamation, se sont bien des applaudissements que j’ai entendus à la fin de ce dernier conseil de quartier ? Scène qui prête à sourire lorsque l’on sait qu’un conseil de quartier est selon la loi, un lieu d'information, de débats et de réflexions sur la vie de quartier qui doit permettre de proposer ou de réaliser des projets d’aménagement et d'amélioration…..