L’esprit frappeur de la rue des Noyers
On dirait un conte de Dickens, ou le film "Poltergeist" revisité par Balzac.
Nous sommes en 1860, rue des Noyers, non loin de la Place Maubert. Un homme vit là tranquillement. Il s’appelle Le Sage et exerce la profession d’économe au Palais de Justice. Selon son nom et sa profession, on est tenté d’ imaginer un homme pondéré, le nez chaussé de besicles, ami du progrès et des sciences.
Or le malheureux est en bute à un esprit frappeur particulièrement dérangeant. En effet, sa maison est la cible de morceaux de bûche à demi carbonisée et des bouts de charbon qu'on dirait sortis de nulle part.
Le Sage qui croit sans doute avoir la berlue fait appel à un huissier pour constater les faits. Imperturbable, ce dernier consigne effectivement la chose. Et en homme pratique, use même de la poudre noire du charbon pour sécher l’encre de son récit.
Des amateurs de spiritisme s’en mêlent et convoquent le Saint-Louis pour obtenir de plus amples informations. Quel est donc l’esprit mal embouché qui fait enrager le citoyen Le Sage ? Le bon souverain dénonce le fantôme d’un chiffonnier du quartier, un certain Jeannet. Convoqué à son tour, ce dernier avoue. De son vivant, le drôle avait un penchant pour la bouteille. On a beau être mort, on ne renonce pas forcément à faire du tapage.
Où: rue des Noyers, 75005