mardi 23 juin 2009

Compte rendu du Conseil de Quartier Jardin des Plantes

Pourquoi Jean Tiberi a-t-il pris en otage le conseil de quartier Jardin des Plantes ?

Hier soir, le 22 juin 2009, nous avons assisté à un Conseil de quartier stupéfiant. Le maire d’arrondissement a pris en otage le projet d’’accueil de SDF dans le local qu’il occupait Rue Vésale pour se faire passer pour un martyr de l’Hôtel de Ville.

Première constatation, la publicité a été bien faite ; la salle des fêtes est comble !!! Le bouche à oreille est encore très efficace.

Malgré de belles déclarations sur l’importance d’un lieu d’accueil de SDF dans le 5ème, même si certains de ses supporters sont plus circonspects et si certains discours dérivent dangereusement, rapidement on comprend que la préoccupation du Maire est uniquement de s’insurger sur une ouverture, décidée sans lui et qu’il ne pourra mettre à son crédit. La démocratie participative est subitement mise sur un piédestal alors que jusqu’à présent les conseils de quartier du 5ème arrondissement ont été réduits à leur plus simple expression de peur que les citoyens aient des velléités de porter des projets contraires à sa politique.

Mais au fait s’il avait eu à donner son avis qu’aurait-il dit Monsieur le Maire? Laissons-lui le bénéfice du doute. Il a défendu la cause des sans-papiers à l’assemblée quand il s’est adressé à Mme Boutin.

Retenu dans son arrondissement et non remplacé, M. Mano, adjoint au Maire de Paris en charge du logement, est absent. L’Hôtel de Ville a-t-il eu peur du débat, ne voulait-il pas tomber dans le piège de la polémique? Le choc des politiques n’aura pas lieu!!! Lyne Cohen-Solal est présente mais elle n’a pas été invitée officiellement et assiste au conseil comme tout citoyen.
Il faut saluer le courage de M. Rouhier, fonctionnaire de l’Hôtel de ville, qui vient parler avec force de la politique menée à Paris en faveur des sans logis et de la nécessité de faire preuve de solidarité auprès des plus démunis et ceci sans tomber dans le piège partisan.

Puis, dans un brouhaha, nous apprenons la genèse de ce projet; il date de plusieurs années et il a été initié par la droite: Mme Vautrin et M. Borloo. Un centre comme celui de la rue Vésale relève de la stricte compétence de l’Etat. La Ville de Paris n’a proposé que le local qui appartient au patrimoine privé de la ville, ce que Monsieur Tiberi sait mieux que tout autre. L’Etat et le Préfet, qu’on ne peut imaginer ses ennemis, ont accepté l’offre de locaux de la Ville en toute connaissance de cause !!!!!

Mais visiblement, pour le maire du 5eme, le plus grave est qu’il ait été mis à la porte de son local de la Rue Vésale suite à une décision judiciaire pour défaut de paiement. Dernier cri de désespoir, La Mairie de Paris loue des locaux au PS et au PC et ne veut pas lui louer de locaux. Si Jean Tiberi avait accepté le prix qui lui était proposé (conseil d’arrondissement du 30 avril) il aurait gardé son local mais vue la superficie, ce local revient cher, il est vrai ! Il fallait demander plus petit ! Et il aurait été judicieux également de demander au Conseil de Paris un local non pas pour Monsieur Tiberi mais un local pour l’UMP 5ème.

La tension était très forte; les prochains 15 jours seront encore plus tendus avec un conseil de quartier et un conseil d’arrondissement. Que se passe-t-il ? Serait-ce l’attente des conclusions du Commissaire du Gouvernement sur le recours en annulation déposé au Conseil d’Etat après les élections municipales qui justifierait l’activisme de la majorité municipale du 5ème ?

Au fait avons-nous parlé des SDF, avons nous parlé aux SDF?

Je ne crois pas que le 5ème peut s’enorgueillir de cette séance de théâtre de Boulevard bas de gamme et il vaut mieux ne pas relater les échanges d’arguments dans le détail. Nous ne pouvons que présenter nos excuses aux SDF et aux Enfants du Canal pour un accueil aussi irrespectueux.

Etienne Dolet s’engage à aller les voir, à présenter cette association après avoir accepter leur invitation à découvrir leur méthode de travail en visitant leur centre du 14ème, 24 avenues de l’Observatoire.