La population à la rue n’est pas le cliché du clochard vagabond. Elle possède aujourd’hui bien des facettes qui témoignent de la dureté de l’exclusion et du manque de coordination dans les politiques de traitement des problèmes sociaux. Elle n’existe pas seulement en hiver, mais, avec le froid, les consciences se réveillent.
La population à la rue n’est pas l’apanage de quelques arrondissements, elle existe aussi dans la rive gauche et dans le 5ème et il est légitime de se demander pourquoi il n’existe pas dans notre arrondissement de centre d’hébergement d’urgence.
Le conseil d’arrondissement du 5ème a voté, à l’unanimité, un vœu demandant que dans le cadre du plan « grand froid » soit procédé à l’utilisation des gymnases de l’arrondissement pour l’accueil des SDF car ces établissements possèdent une capacité d’accueil importante et la présence de sanitaires. Mais cela est déjà prévu dans le cadre du plan « grand froid » : ouverture de 4 gymnases parisiens permettant l’accueil de 300 personnes ainsi que la possible préparation de 850 places supplémentaires dans 12 autres gymnases si les conditions climatiques rendaient nécessaire une mobilisation supplémentaire.
La majorité actuelle du conseil d’arrondissement a en revanche refusé de voter le vœu proposant de mettre à la disposition des sans-abri, en lien avec une association reconnue, en cas de besoin, une salle de la Mairie comme cela est déjà fait dans les 1er et 4ème arrondissements, sous prétexte qu’il y a certes le chauffage, mais il n’y a pas de salle d’eau .
En cette période de fin d’année, au-delà des croyances de chacun, force est de se dire qu’il est toujours difficile, pour les plus démunis, de trouver une « crèche ». Aujourd’hui, en cas de grand froid, les sans-abri, seront bien inspirés de rester en dehors de notre beau 5ème.