La démocratie va de mieux en mieux dans le 5ème; plus de conseillers d’arrondissement présents que d’électeurs sans la salle !
Je rassure Jean Tiberi Etienne Dolet résistera.
Les votes des subventions aux cinémas d’art et d’essai, au cinéma de la Clef qui a rouvert (bravo !) et pour l’association « La Demeure historique » n’entraînent pas de polémiques et réunissent l’ensemble des sensibilités. Même unanimité pour donner le nom de Théodore Monod au square du 23 de la rue du Fer à Moulin.
La réforme des prix d’accès aux conservatoires de musique réveille les conseillers. Le projet de l’Hôtel de Ville consiste en l’application de la même grille de quotient familial (nombre de 8) pour tous les services publics. Les 3 quotients les plus élevés voient les cotisations augmenter de 17%, 39% et 50%. Il faut reconnaître que ce ne sont pas de faibles augmentations et naturellement vue la population du 5ème cette réforme va entraîner une augmentation pour une part importante des familles.
Une bataille entre évolution en % et évolution en valeur relative, une confusion du conseiller qui présente le projet entre quotient familial et revenus ne permettent pas d’avoir une vision claire des impacts réels faute de savoir la répartition des familles fréquentant le conservatoire entre les différents quotients.
En fait derrière cette discussion apparaît la fracture politique entre la gauche et la droite (du 5ème) celle-ci refusant une solidarité étendue à l’ensemble de Paris. Pire, M Saint Etienne, économiste réputé et conseiller de Paris pour le 5ème, indique qu’il est absolument contre la pratique de prix d’accès aux services publics différenciés en fonctions des revenus et que pour lui le seul impôt sur le revenu le rôle de compensateur social ; vive la solidarité républicaine!
Gauche et droite votent pour donner un droit de préemption renforcée à l’Hôtel de ville pour les immeubles cibles dans le PLU pour occuper des logements sociaux, des équipements publics.
Le vote à l’unanimité du compte administratif de l'état spécial nous a laissé perplexes. Il s’agit en fait de l’exposé de l’utilisation des budgets alloués au maire d’arrondissement c.à.d. les seules dépenses pour lesquelles il est en droit d’évoquer sa « Politique ». Très peu de détails sont donnés par le rapporteur, M Saint Etienne aussi gai que l’année dernière ! Alors que d’habitude la droite est la première à se distribuer des satisfecits, nous avons droit à une simple énumération de chiffres !
Alors que le Conseil d’arrondissement est un lieu de confrontation de politiques, ce soir la Gauche est silencieuse. Cela nous étonne d’autant plus que lorsque C. Saint Etienne évoque pudiquement le transfert des budgets alloués au fonctionnement des conseils d’arrondissement, les conseillers de l’opposition municipale ne réagissent pas. Eh oui, les conseils de quartier ne dépensent rien car on y décide rien et on ne veut surtout pas confier des missions avec budget aux conseillers, ils risqueraient de proposer des actions pour le bien des habitants.
Alors que tout le monde pensait à s’en aller, Pierre Dubreuil conseiller de gauche évoque la disparition d’un nouveau poste de RASED (Réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté) sur le 5ème et le 6ème arrondissement réduisant cette équipe à la portion congrue et la rendant quasi in opérationnelle. Il demande à l’ensemble du conseil d’être solidaire de la pétition lancée par parents et syndicats d’enseignants.
Alors que les RASED sont dédiés à l’aide en faveur des enfants présentant des difficultés majeures d’apprentissage et d’adaptations et des problèmes psychologiques nécessitant des actions incompatibles avec la responsabilité d’une classe, la droite du 5ème, voulant défendre la politique gouvernementale, nous a parlé soutient scolaire fait par les instituteurs (rien à voir), pôle d’enseignement d’excellence de Henri IV (encore plus rien à voir), la suppression du centre de PMI (hors sujet) . Dernier argument qui nous a laissé sans voix ; si l’équipe est réduite c’est qu’il n’y a pas d’enfants nécessitant ce genre d’interventions dans des arrondissements comme le 6ème et le 5ème ; malheureusement les problèmes d’adaptabilité et les problèmes psychologiques ne touchent pas que les populations les plus défavorisées. Jean Tiberi aura tout le temps de se renseigner sur le nombre d’enfants qui auraient eu besoin des services de ces spécialistes en voie de disparition lors de ses repas dans les écoles de l’arrondissement avec parents d’élèves, directeurs et professeurs!
Etienne Dolet