COMMUNIQUÉ DE PRESSE de Bertrand Delanoë :
C’est avec stupéfaction que j’ai pris connaissance de la conférence de presse organisée ce
matin par Xavier Darcos et Daniel Canepa, Préfet de la Région Ile de France, portant sur
l’extension des ouvertures dominicales de commerces à Paris. La Ville de Paris n’en avait
pas été informée et n’y a pas été conviée. Reprenant à son compte une proposition émanant de la CCIP, le Ministre du Travail a prôné une large extension du périmètre des commerces éligibles à l’ouverture dominicale à Paris, par la création notamment d’une vaste zone touristique au coeur de la capitale. Le nombre total des commerces ouvrant le dimanche pouvant alors passer de 500 à 10.000. En outre, les périmètres déjà existants seraient élargis et 3 nouvelles zones créées. Ainsi, après avoir tenté lors du débat parlementaire de l’été dernier de faire de Paris la seule commune de France où le pouvoir de statuer sur cette question échappe au Maire élu pour revenir exclusivement à un Préfet nommé, après la décision du Conseil Constitutionnel
rétablissant Paris dans le droit commun, en rendant aux représentants élus et à eux seuls le pouvoir de décision sur ce sujet, le Gouvernement persiste et signe dans sa volonté de dicter sa volonté aux élus de la capitale. Monsieur Darcos a-t-il prévu d’autres conférences de presse dans les métropoles françaises tout autant concernées que Paris par la loi sur
l’ouverture du dimanche ?
Face à ses méthodes provocatrices, notre approche du sujet est tout autre. Dès le mois de septembre dernier, le Conseil de Paris a décidé la mise en place d’un groupe de travail, rassemblant des élus de tous les groupes politiques du Conseil de Paris, ainsi que des
représentants de l’Etat, pour examiner, en concertation avec tous les acteurs concernés
(représentants des entreprises, des salariés, associations de consommateurs et familiales,
mairies d’arrondissement, RATP…) l’éventualité d’un élargissement des ouvertures
dominicales des commerces parisiens au regard de trois principes :
- leur justification économique, notamment en termes de création d’emplois,
- les garanties sociales réellement offertes aux salariés,
- l’avis des Maires d’arrondissements et des habitants des quartiers concernés.
La conférence de presse de ce matin ne remettra pas en cause le dispositif, la méthode et le
rythme de travail que les élus parisiens ont collectivement arrêtés. Malgré l’agressivité et la radicalité des propositions formulées ce matin, qui s’inscrivent en contradiction complète avec l’état d’esprit qui est celui de notre municipalité, ce sera aux élus et à eux seuls que reviendra le moment venu le pouvoir de trancher ce sujet qui conditionne la vie collective de nos concitoyens.
Je veillerai personnellement à ce que cette décision ne se prenne sous l’effet d’aucune
pression, ni d’aucune intimidation.