L’action d’Etienne Dolet est centrée sur le 5ème arrondissement de Paris. Notre blog a vocation à servir de relais entre les citoyens et les acteurs de la vie politique, citoyenne et culturelle. Mais Etienne Dolet ne peut rester étranger à la vie citoyenne de Paris et de notre Pays ; ainsi nous avons décidé d’enrichir notre blog d’un billet d’humeur mensuel qui nous permettra de vous faire partager nos joies, nos indignations, nos colères.
Nous avons choisi de nous appeler Etienne Dolet 5ème pour exprimer la liberté de pensée, la liberté d’expression comme principes, et valeurs auxquels nous sommes particulièrement attachés. Hors durant ce mois de novembre deux évènements de la vie politique ont particulièrement attiré notre attention.
L’affaire de l’EPAD a mis en évidence l’abandon de la liberté de parole des élus de la majorité. Peur de déplaire, évidemment au leader Président de la République cela devait-il aller jusqu’à ce déferlement indécent et absurde de justifications ? La question trouve sa réponse dans le silence respectueux qui a accueilli le retrait de Jean et le mea culpa de son père. Il faut cependant préciser que dans une situation équivalente, avec la gauche au pouvoir, il n’est pas sûr que la réaction des parlementaires aurait été sensiblement différente.
Ce comportement des élus pose la question de leur degré d’indépendance par rapport à leur parti politique alors que le scrutin uninominal (et non de liste) a pour objet d’élire des Hommes et Femmes et non des simples représentants d’un parti politique. Jusqu’où seraient-ils prêts à aller pour Plaire ?
L’épisode confirme donc l’adage « quand on n’est pas d’accord, on se tait ». Le problème est la tendance de certains à vouloir appliquer partout cette règle
Ainsi « l ’affaire » N’ Diaye pose la question de la liberté d’expression quand celle-ci va à l’encontre du pouvoir en place. Au moment où celui-ci veut ouvrir un débat sur l’identité nationale, il conviendrait que les élus du peuple se rappellent que l’honneur, la spécificité de la France se trouve aussi dans l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme qui a valeur constitutionnelle : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi »
Je peux comprendre que M. Raoult ne soit pas d’accord avec Mme N’ Diaye et même puisse être choqué par ses propos, mais vouloir imposer le silence c’est remettre en question le droit à une parole libre, c’est faire que le pouvoir en place décide de ce qui peut-être dit ou non, c’est remettre en question un droit chèrement acquis contre la censure. Avec de telles pratiques, le « J’accuse » d’E. Zola n’aurait jamais eu droit de paraître. Ni les articles de Victor Hugo ou de J. Jaurès. C. de Beaumarchais serait resté un illustre inconnu. Et tant d’autres œuvres artistiques (articles, pièces de théâtre, films, mais aussi peintures, films, photos) n’auraient jamais rencontré le public et fait évoluer la pensée.
La France des droits de l’Homme doit savoir accepter la critique, doit savoir débattre avec ses intellectuels quand la parole de ces derniers ne vient pas troubler l’ordre public ou bafouer nos lois. Mme N Diaye est responsable de sa parole, les élus de la nation sont entre autres garants d’un espace de débat républicain respectueux des droits et devoirs de chacun.