vendredi 13 avril 2012

La défense du service de santé proposée par F. Hollande expliquée aux habitants du 5ème

A l’initiative du Parti Socialiste, 200 personnes étaient réunies ce jeudi soir pour un préau républicain centré sur la politique de Santé.

Le débat était animé par A. Kahn professeur de médecine, candidat du PS aux élections législatives pour la 2nde circonscription de Paris, les professeurs O. Lyon Caen et G. Atlan, D. Souveton médecin généraliste, Nicole Pruniaux Directrice d’Hôpital et JM Le Guen adjoint au Maire de Paris en charge de la Santé.

Tous les intervenants s’accordent à appeler à une réforme en profondeur du système médical qui depuis 2002 n’a jamais cessé d'être victime d'un libéralisme à tout prix et notamment de la réforme HPST. Le service public de la Santé héritée du programme défini par le Conseil national de la Résistance risque de ne plus être fidèle à ses objectifs originels.

L’Hôpital public avec l’instauration de la tarification à l’activité, avec la standardisation des séjours ne pourra jamais être rentable. En effet 60% des prises en charge concernent des maladies chroniques pour lesquelles cette tarification n’a aucun sens. Pendant que le secteur privé sélectionne les entrées et ne traite que ce qui est rentable, l’Hôpital public se doit d’accueillir et soigner de manière égale tous ceux qui se présentent à sa porte.

Faute de pouvoir accéder financièrement à la médecine libérale, de nombreux malades se retournent vers l'hopital; les urgences médicales sont engorgées et détournées de leur véritable finalité. En raison du coût des actes de diagnostic disproportionné par rapport à la prise en charge facturée au mieux 220€, ces services sont peu rentables alors qu’ils représentent pour 80 à 90 % des patients la porte d’entrée à l’hôpital !

La réduction des budgets a institutionnalisée une chasse aux lits qui peut propulser un patient à 100 km de son domicile sachant qu’après le traitement technique des pathologies la prise en charge en aval est difficilement organisable en raison de la pénurie des structures hospitalières relais et de la difficulté à organiser une hospitalisation à domicile. La situation se complique encore plus quand il s’agit d’accueillir les personnes âgées, de personnes fragilisées comme les SDF ou les sans-papiers.

La médecine libérale de proximité, la médecine conventionnée est confrontée également à une nouvelle pratique de la médecine par la nouvelle génération de praticiens qui veulent une autre qualité de vie, à une demande de consultation multiple peu adaptée au 17mn consacrées en moyenne à une consultation. Le lien avec l’hôpital public est beaucoup trop distendu pour assurer une prise en charge de qualité après la sortie des patients. Tous appellent au développement des Maisons de Santé.

En écho à ce constat alarmant, JM Le Guen fait part des principales propositions du projet de F. Hollande consacrées à la Santé.

En introduction il constate que pour la 1ére fois la question de la Santé dans la campagne présidentielle ne se réduit pas au seul sujet du déficit de la sécurité sociale ; pour la 1ère fois l'enjeu est l’accès au service de santé et la pérennisation de l’ambition d’une santé pour tous formulée par le Conseil National de la Résistance.

Au plan financier, une des priorités sera de remplacé l’omnipotence de la tarification à l’activité imposée à l’Hôpital public par des modes de tarification adaptés à chaque type de soins. F. Hollande s’est également engagé à lutter contre les dépassements d’honoraires, à favoriser la généralisation du 1/3 payant, à maintenir un lien économique cohérent entre l’assurance maladie obligatoire et les assurances maladies complémentaires.

Sur l’accessibilité territoriale, JM Le Guen réaffirme les constats des intervenants précédents sur la nécessité de tenir compte de la volonté des jeunes médecins à pratiquer différemment et du risque qu’ils n’assureront pas le surcroit de travail assuré aujourd’hui par leurs ainés. Le temps médical disponible pour les consultations devrait baisser de 40% dans les 10 prochaines années ; 20% au titre de l’augmentation de la demande, 20% au titre de la démographie médicale.

Les axes de réforme définis seront de favoriser une meilleure répartition géographique des praticiens quitte à interdire l’installation en secteur 2 sur certains territoires, d’aider à la création de nombreuses maisons médicales (2000) à partir du moment où de véritables projets médicaux seront présentés, à maintenir des hôpitaux de proximité pour que les urgences soient accessibles au plus en une 1 /2 heure et pour assurer la prise en charge des malades en aval des grands hôpitaux où doit se concentrer la technicité.

JM Le Guen conclue sur l’importance de la prévention et notamment sur celle de l’obésité qui est devenu un véritable marqueur social, sur la santé au travail, sur la santé environnemental. La priorité doit être la jeunesse et il indique que dans les ouvertures de postes prévus pour l’éducation un grand nombre servira à la reconstruction d’un véritable système de santé scolaire.
Suite aux inquiétudes de l'assistance sur la pérennité des centres de santé du 5ème et du 13ème, Axel Kahn conclue la soirée en rétirant son engagement à défendre et à développer ces structures de proximitré.

Etienne Dolet