5eG : Marie-Christine Lemardeley, pourquoi avez vous décidé d’être
candidate à la mairie du cinquième arrondissement ? Quelles sont les raisons de votre engagement ?
MCL : Anne Hidalgo me l’a proposé et cette
proposition a rencontré mon désir de défendre des valeurs de gauche. Ces
valeurs sont celles qu’elle promeut avec Bertrand Delanoë depuis deux mandats :
solidarité et justice sociale, innovation, dynamisme et qualité de vie.
Cette proposition a aussi rencontré une volonté qui m’anime depuis longtemps,
celle de pouvoir agir dans la cité, d’assumer des responsabilités, mais des
responsabilités au plus proche de celles et ceux qu’elles concernent. Je crois
que le mandat de maire d’arrondissement est justement à la croisée de la
responsabilité et de la proximité, et c’est cela qui me motive. Et assumer
cette fonction, si les habitants du 5ème nous apportent leur confiance, serait
aussi pour moi une façon de rendre à notre arrondissement un peu de tout ce
qu’il m’a donné.
5eG : Quels sont vos liens avec le 5ème arrondissement ?
MCL : J’ai consacré ma vie professionnelle à
l’enseignement et à la recherche, et cette vie s’est faite, pour la plus grande
part, au sein du cadre intellectuel et culturel exceptionnellement stimulant
qu’est le 5ème arrondissement. Je suis née à Paris et j’ai fait toutes mes
études dans le Quartier latin dans les années 70. Quand j’étais en classe
préparatoire au lycée Fénelon, je passais toutes mes soirées à la Bibliothèque
Sainte-Geneviève. Je faisais du «petit latin» dans les cafés de
l’arrondissement. C’est également dans les salles obscures du Quartier latin
qu’est né et que s’est développé mon goût pour le cinéma. Cela fait maintenant
trente-trois ans que j’y travaille. J’ai fait toute ma carrière à la Sorbonne
Nouvelle. J’y ai été assistante pendant dix ans avant d’y devenir maître de
conférences puis professeure. Aujourd’hui, je préside cette université, et en
même temps que j’assure mes fonctions administratives je guide les recherches
de mes doctorants. J’habite sur la Montagne Sainte-Geneviève.
MCL : Je suis très attachée à la parité.
Lorsque j’ai eu l’occasion de constituer des listes pour ma candidature à la
présidence de l’université, j’ai appliqué un principe paritaire, alors que la
loi ne m’y obligeait pas. Je suis même allée chercher des femmes pour y
figurer. Il faut encore souvent aller chercher les femmes pour qu’elles se
présentent à une élection. Trop pensent encore que ce n’est pas pour elles. Je
suis une des rares femmes présidentes d’université. Nous sommes seulement dix
en France. C’est une des raisons pour lesquelles je suis persuadée que le
combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes doit continuer à être mené
inlassablement. C’est un combat qui n’est jamais gagné définitivement.
En
1968, j’étais adolescente. J’ai eu cette chance de vivre la révolte propre à
cet âge de la vie en pleine libération de la société, et en particulier des
femmes. Je suis très attachée au droit à la contraception, à la possibilité
pour les femmes, particulièrement les plus jeunes, d’accéder facilement au
planning familial. Il ne faut jamais abandonner cette idée. Pour le cinquième
arrondissement, je suis heureuse que le centre de santé étudiante dont
l’ouverture est prévue rue de Quatrefages, et qui sera ouvert à tous les
Parisiens, prévoie un centre de planning familial
(Cinquième Gauche septembre 2013)