Pour rappel le CICA est le Comité d'initiative et de consultation d'arrondissement, sa structure et son rôle sont définis par l'article 16 de la loi PML (Paris, Marseille, Lyon) du 31 décembre 1982. Le CICA réunit les représentants des associations. Il devrait être indépendant de la municipalité. Sa finalité est de permettre aux associations de l'arrondissement de participer à la vie municipale.
Mardi soir le CICA était consacré à la propreté dans l’arrondissement. Le rappel des troupes a bien marché; la salle était combe de « fidèles »; il faut dire que la propreté est un sujet porteur.
Mais tachons, su moins ici, d’être sérieux, le sujet le mérite dans un arrondissement ou touristes et étudiants sont nombreux et, souvent, «consomment » dans la rue.
Jean Tiberi introduit la réunion en disant qu’il la souhaite « calme et sereine », mais comme toujours il sait bien « manipuler » les faits et les chiffres. On peut donc se pavoiser du bon vieux temps où le 5ème était à l’honneur, il y avait des motocrottes, les poubelles ramassées avant 8 heures… , et pour ce qui était des autres arrondissements , on s’en moque !
François DAGNAUD, Adjoint au Maire de Paris chargé de la propreté et du traitement des déchets, sans tomber dans les nombreux pièges tendus par le Maire du 5ème (et relayés bruyamment par la salle qui est « réprimandée » uniquement si elle témoigne son désaccord avec l’équipe « Tiberi ») décrit clairement et factuellement ceux qui sont les enjeux dans une ville comme Paris.
Il rappelle la volonté de la Mairie de Paris de gérer avec les Maires d’arrondissement les stratégies spécifiques à mettre en place dans les différents quartiers. Cette convention est rejetée par Jean Tiberi sous prétexte qu’il n’a pas les « pouvoirs ». Et sur ce point c’est la sourde oreille qu’il (et ses adjoints) font comme s'il était impossible de discuter et chercher de trouver des solutions.
L’ingénieur responsable de la propreté pour le 5ème et le 6ème fait un exposé sur les moyens en hommes et matériel alloués aux deux arrondissements.
Pour information il y a 340 éboueurs, 46 encadrants et 10 administratifs.
Pour les matériel 12 bennes, 4 laveuse de trottoirs, 3 bennes pour les encombrants et 4 bennes à verre.
Les difficultés recensées sont surtout le manque de signalement des encombrants déposés de manière anarchique sur les trottoirs sans avoir prévenu les services compétents qui pourtant assurent un ramassage gratuit.
Les questions de la salle sont un « cahier de doléances » qu’on peut résumer en quelques thèmes récurrents :
· Fumeurs (et déchets annexes) près des écoles, des universités, de quelques sorties de métro et des cafés.
· Déchets liés à la surconsommation d’alcool, notamment chez les jeunes (canettes, bouteilles et souvent débris de verre)
Ce deux sujets devraient nous faire réfléchir sur les actions de prévention de l’alcoolisme et du tabac qu’il serait bon de mettre en place dans les écoles car, comme montré dans différentes enquêtes, l’intoxication chez les jeunes gagne du terrain. Je suis étonné que des représentants de parents d’élèves n’en fassent pas état et soulignent uniquement l’aspect « propreté ».
· Nuisances liées à la vie nocturne particulièrement vivace dans certains lieux de l’arrondissement. Cela va de la « coutume » de casser les assiettes devant certains restaurants aux « résidus » humains (vomissements et urines) conséquents à des soirées bien trop arrosées.
· Nuisances liées aux personnes en très grande précarité qui n’ont d’autre lieu de vie que la rue
À part ces thèmes les autres interventions sont tellement « fausses » qui ne méritent pas de s’y attarder. Des commentaires type « ma rue n’est jamais lavée » ou « je n’ai jamais vu un balayeur » sont pathétiques. Je suis étonné en constatant que les personnes ne se rendent même pas compte de leur ridicule ! Si une rue n’était « jamais » balayée on peut, sans difficulté, imaginer dans quel état elle serait.
Pour conclure nous sommes convaincus que si Jean Tiberi prenait un peu plus en compte les intérêts de l’ensemble des habitants de l’arrondissement et non seulement les « fidèles reconnaissants » on pourrait avec un travail collectif améliorer largement la situation.
Une proposition simple qui a été faite est celle d’inviter à chaque conseil de quartier (et si possible non à la dernière minute NDLR) l’ingénieur responsable pour le 5ème et le 6ème pour qu’il puisse avoir un retour factuel des habitants et adapter les moyens.
Pour conclure nous voulons féliciter François Dagnaux pour la clarté de son exposé, pour avoir fait face avec brio à une salle hostile et pour avoir calmement su répondre aux attaques de Jean Tiberi.
Espérons que les autres adjoints au Maire de Paris sollicités suivront son exemple.
Etienne Dolet