dimanche 19 juin 2011

Célébration du 71ème anniversaire de l’appel du 18 Juin 1940 à Paris 5ème : une occasion encore ratée pour Jean Tiberi.

9h30: 50 supporters tibéristes sont présents et entourent les représentants des anciens combattants et des militaires de l’arrondissement.

Jean Tiberi est en retard. Quand il arrive sans même remercier l’assistance il débite l’appel du 18 juin. Sonnerie aux morts, Marseillaise, dépôts de gerbe, le chant, des partisans, des mains serrées brièvement de manière impersonnelle et tout est fini.

Pas de discours personnalisé, pas de lecture du discours adressé par Bertrand Delanoë, pas d’attention pour ces aînés qui à chaque cérémonie viennent témoigner par leur présence des valeurs qui ont motivé leurs actions passées et ceci malgré leur grand âge.

Comment se satisfaire d’un tel vide républicain au pied du Panthéon où la mémoire de la France repose.

Monsieur Tiberi , être Maire du 5ème a ses exigences.

La mairie donne l’impression d’être un Donjon attaqué ; on reste entre soi, entouré de ses fidèles qui ont reçu des invitations écrites sur bristol.

La Mairie n’est pas ou n’est plus la maison de tous. On ne veut surtout pas réunir, en ces moments de mémoire, tous les citoyens : il est vrai que les citoyens progressistes considèrent désormais ces moments républicains sans enjeux et sans intérêts. Même si nous pouvons les comprendre nous ne pouvons que le regretter car la Politique nécessite d’être présent à tous les évènements de la vie citoyenne.

Cette incapacité à transmettre, ce refus de transmettre sont d’autant plus navrants que l’appel du 18 juin, cet acte de désobéissance civile et militaire par excellence, ce refus de la trahison des valeurs républicaines par le Gouvernement de Vichy est d’une modernité déconcertante. Il montre que tout est possible même en cas de danger qu’il soit militaire hier, social aujourd’hui. Il prône cette indignation et ce devoir d’agir qui a fait le succès fin 2010 du livre de Stéphane Hessel.

Pourquoi ne pas donner la parole à ces hommes et femmes qui ont agi durant la guerre pour qu’ils témoignent de leur engagement ; dans l’assistance nous avions l’honneur d’avoir la présence d’une femme qui a entendu l’appel du Général de Gaulle en 1940 !!!

Pourquoi ne pas demander aux Historiens de la Sorbonne, du Collège de France, de Normale Sup de venir parler de désobéissance civile à travers le temps !!!

Pourquoi ne pas demander à ces lycées, collèges, de nous envoyer leurs élèves pour qu’ils nous donnent leur compréhension de la modernité du geste du Général de Gaulle !!!

Pourquoi ne pas demander au Conservatoire du 5ème arrondissement de venir remplacer le lecteur de CD par de vrais instruments !!!

Pour cela, Jean Tiberi devrait faire de la Politique avec un grand P et non de la politique politicienne limitée au territoire de notre arrondissement et au mieux au territoire de la 2nde circonscription de Paris. Il faudrait passer des paroles aux actes. Mais quand sa seule préoccupation est de savoir quand et comment son fils prendra sa relève, il est difficile d’avoir une telle ambition républicaine. Il faudrait travailler et non pas se limiter à critiquer ou pleurer sur son sort. Il faudrait vouloir ou pouvoir se projeter dans l’avenir ; il est vrai que les échéances de septembre sont difficilement oubliables.


Ci-après le texte adressé par le Maire de Paris pour cette célébration, texte qui n'a pas été lu dans le 5ème.

Ils n’étaient pas nombreux ceux qui, après la dramatique campagne de France, pensaient que notre pays pourrait se relever de cette tragique défaite. Un homme sut pourtant restaurer l’espoir chez ceux qui refusaient de s’avouer vaincus face à l’occupant nazi.

En prononçant son appel de Londres, le 18 juin 1940, le Général de Gaulle choisissait la voie de l’honneur et de la liberté.

Le 18 juin 1940 est une grande date de notre histoire car au lendemain de cet appel, des milliers d’hommes et de femmes surent que la France refusait de rompre avec les valeurs universelles qui forgent son identité.

J’invite tous les habitants de Paris à célébrer cet anniversaire. Et à se souvenir que nous vivons libres et indépendants grâce au courage et au sacrifice de celles et ceux qui, parfois au prix de leur vie, s’engagèrent dans la Résistance.

Bertrand DELANOË

Maire de Paris


PS en commentaire le texte de l'appel du Général de Gaulle.