La question du réaménagement du Boulevard Saint-Marcel a été traitée dans le calme malgré l’appel aux troupes « fidèles » et la foule qui se pressait à la Mairie ce jeudi soir pour en découdre.
Jean Tiberi a eu beau jeu de s’étonner de l’absence des élus d’opposition, de l’absence de l’adjoint au Maire en charge de la voirie, Annick Lepetit, et de l’absence de fonctionnaires de l’Hôtel de Ville alors que Bertrand Delanoë a, à plusieurs reprises, reconnu les anomalies du projet et s’est engagé à proposer une solution.
Nous avons eu droit aux déclarations de bons sentiments, calme et sérénité, parler du futur et oublier le passé, être constructif, privilégier la solution la moins onéreuse en cette période difficile….
Cette réunion a servi malgré tout à une mise au point qui n’a pas plu à l’assistance; le boulevard Saint Marcel n’est pas dans le top 5 des voies de circulations les plus accidentogènes du 5ème et d’autres lieux mériteraient peut-être aussi de l’attention. Cette affirmation du Représentant des Verts dans le 5ème, décriée par la salle et le Maire, a été confirmée par le Commandant de Police, alors essayons de dédramatiser.
Quelle est la situation ?
- A la demande de la RATP, une refonte des boulevards reliant les gares Montparnasse, Austerlitz, et Lyon afin de réduire le temps de déplacement en bus entre ces gares et améliorer la régularité du 91 a été mis en place et l’objectif est statistiquement atteint.
- Un réaménagement privilégiant le partage de la circulation entre deux domaines (celui des bus, celui des voitures)
- qui a mal intégré la circulation des piétons qui ont des difficultés à s’adapter aux 4 flux de circulation pour traverser le boulevard : même Bertrand Delanoë a reconnu ce véritable échec qui en plus de créer des accidents ou au moins un grand stress s’est avéré en plus coûteux
- qui a provoqué un ralentissement de la circulation des voitures entrainant un détournement sauvage des contre-allées de leur destination initiale (la dépose) pour devenir des raccourcis!
- qui n’a pas traité la question des intersections de grands boulevards source de danger pour les piétons et les véhicules, question soi-disant étudiée depuis de nombreuses années par les experts de l’Hôtel de Ville.
Les solutions
- revenir à la situation initiale, solution tibériste sur la base d’un « Rapport » effectué par le directeur de la voirie de la Mairie de Paris au temps où Jean Tiberi était Maire. Mais ce n’est pas sûr que cela soit la moins couteuse et en plus le 91 ne serait plus aussi rapide
- mettre en place un sens unique pour les voitures : cette idée évoquée par un habitant a fait exploser la Salle et le Maire. A leur dire l’Hôtel de ville serait favorable à cette solution ce qui n’est pas vrai à notre connaissance.
- aménager la traversée des piétons aux points stratégiques des grandes intersections en obligeant le piéton à traverser en deux temps et sur des passages en décalé: certainement celle qui sera retenue
- attendre le projet toujours repoussé du tramway des gares, la décision n’est pas prévue à court terme même si certains en parlent.
Je vous ferais grâce des autres sujets évoqués ce soir et notamment de la question de la circulation en double sens pour les vélos dans les zones « 30 » dont les panneaux de signalisation commencent à apparaitre. Je ne peux m’empêcher de dire à nouveau qu’il aurait été politiquement intelligent de la part de l’Hôtel de Ville d’accepter quelques demandes de dérogation, notamment celles qui s’appuyaient sur un rationnel de sécurité. En effet les citoyens des conseils de quartier qui ont travaillé sur le sujet, ont l’impression de ne jamais être entendus et écoutés.
En tout état de cause, cette soirée nous a permis.
1. de voir un Jean Tiberi toujours aussi doué pour défendre son « royaume » avec sa mauvaise foi et sa démagogie habituelles et on peut imaginer que lundi il sera encore plus en forme pour la fermeture du club senior de la rue Boutebrie où la communication de la Ville a été déficiente.
2. de voir qu’il a compris que la politique « de la chaise vide » de l’Hôtel de Ville et le petit nombre d’opposants dans la salle, lui laisse le loisir de réunir à l’occasion des conseils de quartier ses partisans Place du Panthéon et sans frais ; il n’a plus besoin de se chercher un local !!!