rencontre avec Serge Ritman
" tu pars, je vacille "
éditions Tarabuste
Performance, lecture, rencontre et dédicace autour d'un verre
le mercredi 11 mars 2015 à 19h
"Ce livre vient après une douzaine de livres publiés chez plusieurs éditeurs depuis 1997 dont Rossignols & rouges-gorges, Eclairs d’œil et Non mais ! chez Tarabuste. Il marque une étape importante dans l’écriture de son auteur. Plus qu’achevant une période, il voudrait suggérer des constellations de clartés avec obscurités sur le chemin parcouru depuis bientôt vingt ans.
Ce livre fait un poème ou plutôt le roman d’un poème par ses rimes : non celles qui viennent carillonner en fin de vers mais les rimes de partout. Cette résonance générale est plurielle dans son fonctionnement même. Aussi ce roman de rimes montre-t-il une organisation en dix parties (à vrai dire huit avec une ouverture et un finale) reliées entre elles par une citation dont on aperçoit à la fois le continu et l’hétérogénéité : d’Ossip Mandelstam à Claire Diterzi en passant par Marina Tsvetaieva, Ingeborg Bachman, Gherasim Luca (deux fois), Paul Celan (trois fois), Boris Pasternak et Linton Kweezy Johnson. Sans trop savoir pourquoi mais constamment, ce livre est travaillé par la doublure au sens théâtral puisque le couple je-tu est lui-même sans cesse réversible, par le dédoublement au sens psychologique voire psychanalytique qui augmente la réversibilité signalée auparavant, enfin par le doublage entre proses et vers et par le redoublement des arts où peinture et musique mais aussi danse et chanson viennent doubler l’écriture dans et par ses moyens mêmes.
Ce livre serait également écrit par deux – d’où le régime de la répétition ou plutôt de la reprise, qui ne cesse de réénoncer des ressouvenirs en avant. La visée espérée de cet essai, c’est le trouble par le rythme, par l’intensification d’une vie du langage avec des échappées intempestives vers ce que le poème nomme ses clartés alors même qu’on pourrait aussi bien y apercevoir ses obscurités. Ce livre cherche en fin de compte le mouvement d’un corps-langage en relation : l’augmentation de nos rapports jusqu’au vertige. Aussi affirme-t-il une écriture à quatre mains, du moins à deux voix sans compter toutes celles qui y résonnent, ou y bougent. Il s’écrit toujours encore avec le lecteur.
Ce livre se veut sans aucune assignation alors même qu’il multiplie ses références. Dans le champ éditorial contemporain en poésie, il veut que son poème renoue et dénoue, fasse relation librement au plus loin et au plus proche."
Librairie des éditeurs associés