mardi 22 mai 2012

Pourquoi la 2ème circonscription de Paris a-t-elle autant de candidats (18) aux élections législatives?

Vu l’engouement pour la liste des candidats, voici un petit complément sur l’origine de ces candidatures

Numéro de panneaux
Nom
Part d’appartenance
1
Axel Kahn
PS-PRG
2
Véronique BOVER-SAYOUS
Parti Pirate
3
Yvan BLOT
Rassemblement pour l’indépendance de la France
4
Lassina TRAORE
Indépendant
5
Stella REBOT
Indépendant
6
Chantal COTTET
Rassemblement pour l’initiative citoyenne
7
Marc LE TANNEUR
FN
8
Amar BELLAL
FDG
9
Christophe DARMENGEAT
Lutte ouvrière
10
Anne-Sophie GDFROY-GENIN
Modem
11
Alix FOURRIER
Parti Chrétien Démocrate
12
Nicolas ROUSSEAUX
Indépendant
13
Laurent AUDOIN
EELV
14
François FILLON
UMP
15
Farid DEBAH
Alliance écologique indépendante
16
Guillaume LANCE
Debout la République
17
Clément DEFLANDRE
Indépendant
18
Gilles MOISAN DE KEBINO
Alliance Royaliste


Au-delà de ceux qui pensent avoir la parole juste, le nombre important de candidats s’expliquent  par le nombre de petits partis qui trouvent des financements publics à l’occasion des élections législatives.
Le Titre 3 de la « LOI n° 2003-327 du 11 avril 2003 : DISPOSITIONS RELATIVES À L'AIDE PUBLIQUE AUX PARTIS POLITIQUES »  prévoit un financement des partis en deux temps

Une  première fraction est attribuée :
·         soit aux partis et groupements politiques qui ont présenté lors du plus récent renouvellement de l'Assemblée nationale des candidats ayant obtenu chacun au moins 1 % des suffrages exprimés dans au moins cinquante circonscriptions ;
·         soit aux partis et groupements politiques qui n'ont présenté des candidats lors du plus récent renouvellement de l'Assemblée nationale que dans un ou plusieurs départements d'outre-mer, ou à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française ou dans les îles Wallis et Futuna et dont les candidats ont obtenu au moins 1 % des suffrages exprimés dans l'ensemble des circonscriptions dans lesquelles ils se sont présentés.

La seconde fraction de ces aides est attribuée aux partis et groupements politiques bénéficiaires de la première fraction visée ci-dessus proportionnellement au nombre de membres du Parlement qui ont déclaré au bureau de leur assemblée, au cours du mois de novembre, y être inscrits ou s'y rattacher.  

Les montants en jeu ne sont pas neutres pour les grands comme les petits partis. En effet ils sont versés annuellement. Des résultats aux élections législatives et aux sénats dépend pour certains la pérennité de leur « entreprise politique ».

Chiffres sur 2012 :
·         budget alloué sur la base du nombre de voix aux législatives : 33 M€
·         budget alloué sur la base du nombre d’élus au parlement au Sénat et à l’Assemblée nationale : 38 M€

ce qui fait que :
·         100.000 voix aux élections législatives « rapportent » environ 67.000€ par an
·         1 élu au sénat ou à l’assemblée « rapporte » 42.000€.

Vous comprendrez bien qu’il faut donc beaucoup de candidats pour passer la barre des "50 fois 1% " et pourquoi le nombre de circonscriptions prenables est si sensible.

Etienne Dolet