En ce 11 novembre 2011 où est évoqué la nécessité d’élargir ce moment du souvenir à l’ensemble des morts de tous conflits passés ou présents, Etienne Dolet a choisi d’aller à la cérémonie du 11 novembre qui a lieu depuis 10 ans au Lycée Louis Le Grand en l’honneur des professeurs et élèves tombés sur le champ de bataille.
Avec l'encouragement de leur professeur d’Histoire, des élèves volontaires de la 1ère dite « européenne » travaillent au 1er trimestre sur un projet de commémoration. Cette année, le choix a été d’illustrer ce moment de mémoire par des lectures de poèmes de spectateurs ou d’acteurs de la « Grande Guerre » dans divers pays européennes : Russie, Allemagne, Autriche, Angleterre, France (Nesmelov, Sackville, Owen, Trall, Kraus, Jacques, Taurinya,.)
Si ces poèmes dénoncent unanimement l’horreur de la guerre, chacun diverge quant au positionnement « politique » : refus pacifiste, fierté de mourir pour sa patrie, désespoir suicidaire, incapacité d’adhérer à une revendication nationaliste, dénonciation des vérités politiques, fatalité de l’enfant orphelin,…..
Alors que tous les acteurs à ce conflit sont morts, cette cérémonie montre que l’école du 21ème siècle peut aider des jeunes à se construire par l’acquisition des connaissances, le questionnement sur les faits, l’observation à travers des prismes différents, à devenir de futurs citoyens grâce à une acquisition émancipatrice des connaissances.
Si vous me dites que, naturellement cela se passe au Lycée Louis le Grand symbole de l’excellence scolaire, je répondrai que les professeurs et élèves des autres écoles primaires, collèges et lycées ont montré eux-aussi leur capacité à relever le défi de faire de la mémoire un outil de construction du futur lors des cérémonies organisées dans tous l’arrondissement par l’AMEJ du 5ème en mémoire des enfants juifs arrachés à leurs écoles, à leurs famille à la Vie.
Mesdames et Messieurs les élus du 5ème, vous qui étiez si peu présents ce matin, ayez un peu d’imagination pour faire de ces cérémonies mémorielles un pont entre les générations, des moments de consensus, des moments de réflexion.
Au lieu de réduire nos cérémonies mémorielles à la simple lecture d’un discours officiel, aux dépôts de gerbes, à deux chants (sonnerie aux morts et Marseillaise), à un cocktail entre gens « biens », travaillez avec les lycées, collèges, écoles à l’élaboration de cérémonies dédiées à la transmission de valeurs entre les générations, au questionnement sur les idéologies qui ont « justifiées » le sacrifice de nombreux civils ou militaires.