dimanche 31 janvier 2010

La fin ne justifie pas les moyens, lettre à un ami socialiste qui veut à tout prix remporter le grand chelem

Tu absous un peu vite Georges Frèche au nom de la démocratie majoritaire qui l'a nommé tête de liste et du parler haut et vert du midi. Celui-ci ne permet pas tout et permet moi de te dire qu'il y en a d'autres qui parlent vert mais pas racistes. L'onction du suffrage universel ne suffit pas à conférer sagesse et respectabilité.

Les mots prononcés trop vite ne sont pas non plus recevables. Je n'imagine pas qu'un homme comme Frèche, intellectuel, universitaire,fin stratège politique prononce des mots sans savoir ce qu'ils veulent dire. Il sait qu'il y a deux niveaux de sens et qu'on pourra toujours se réfugier dans celui qui est acceptable, présentable si la supercherie est découverte. Il en est ainsi du "pas catholique" : moi aussi, le moitié parpaillot presque athée du midi puisqu'il faut savoir d'où on parle maintenant, l'expression me vient parfois à la bouche : "c'est pas très catholique" comme "c'est pas très orthodoxe" mais je parle d'une action pas d'un homme.

Frèche lui dit d'une personne qu'elle est pas très catholique qui plus est il parle de sa "tronche". Le faciès perce sous le propos. Je susurre, je suggère, comprenne qui pourra, il en restera toujours quelque chose. Si on me perce je pourrai toujours dire que l'expression est banale. Je protège ma respectabilité. Le procédé est bien connu, mainte fois utilisé par Frèche dans le passé mais aussi par Le Pen avec son "détail".

On passe des erreurs de langage à un jeune impulsif emporté par la verdeur de son langage et son impétuosité, pas à un vieux roublard de la politique qui sait que le pouvoir est dans les mots. Comme seul excuse, tu as raison, il est sans doute gâteux, mais alors comment a-t-on pu l'accepter comme tête de liste?