mardi 23 décembre 2014

Hôtel Scipion en vente ? Osons dans ce lieu emblématique du 5ème un projet culturel d'envergure pour notre arrondissement !









L'HÔTEL SCIPION

La construction de l'hôtel Scipion

Jusqu’au XVIIIème siècle, la rue qui abrite l’hôtel Scipion Sardini s’est appelée rue de la Barre. L’endroit était alors que champs et vergers et clos de vignes. Ce n’est qu’en 1806 que la rue de la Barre devient rue Scipion.

La construction de cet hôtel, le premier de style Renaissance à Paris, remonte à 1532. Magnifique construction en pierre et brique (la première de Paris où apparut ce mélange) et demeure fastueuse, dont les jardins descendaient alors vers la Bièvre. 
Aujourd’hui, seule la galerie latérale n’a pas été modifiée. Elément architectural extraordinaire avec ses six arcades aux piliers de pierre surmontées de chaînages et de lits de brique, chaque arcade est décorée d’un médaillon en terre-cuite inspirés de Della-Robia.









Scipion Sardini prend possession du lieu

Le génois Scipion Sardini est arrivé en France dans la suite de Catherine de Médicis. Parti de rien, il gagna la confiance de Catherine de Médicis. Il épousa en 1567 une de ses suivantes, Isabelle de Limeuil de la maison des comtes d’Auvergne et s’installa avec elle dans ce fastueux hôtel. 
Grâce à cette alliance l’apparentant à la reine Catherine de Médicis, et bien que son inconduite fut notoire, il accumula rapidement une fortune considérable et devint le banquier des rois Henri (Henri II à Henri IV) et de la noblesse. 
Premier financier de cette époque, il fut aussi le moins apprécié … En effet, il était notamment chargé de percevoir la taxe sur les cabarets et les auberges, mission plutôt impopulaire. 
On disait de lui : « Naguère sardine, aujourd’hui baleine, c’est ainsi que la France engraisse les petits poissons italiens ». 








Après la mort de Scipion Sardini et jusqu'à nos jours, l'hôtel Scipion connait de multiples affectations 

Après la mort de Scipion Sardini en 1609, l’hôtel devient une nourricerie pour les familles nécessiteuses, puis un atelier d’apprentissage. Propriété de l’Hôpital-Général en 1656, il abrite la boulangerie centrale des Hôpitaux lorsque la Salpêtrière abandonne cette fabrication. C’est en souvenir de cette activité que le tout proche square Scipion abrite un grand bas-relief émaillé évoquant une scène de boulangerie. 

De nos jours, ce magnifique hôtel classé Monument historique depuis 1899 et inscrit à la liste depuis 1969, abrite la direction de l’Assistance Publique, des locaux pour la formation et pour des réceptions. Des expositions artistiques y ont été organisées, comme récemment, le premier Salon des artistes de santé
Il abrita également jusqu'en 2009 des hauts-fonctionnaires logés dans des conditions financières très avantageuses. Réplique du scandale du domaine privé de la Ville de Paris dévoilé à compter de 1995, il fallut quelques articles de presse et procès pour faire évacuer les derniers occupants qui n'avaient plus aucun rapport avec l'AP-HP tout en bénéficiant de logements à loyers défiant toute concurrence.







CE FLEURON ARCHITECTURAL DE NOTRE ARRONDISSEMENT PROCHAINEMENT MIS EN VENTE ?

Pourquoi aujourd’hui évoquer ce fleuron architectural de notre arrondissement ? 
Tout commence le 4 novembre 2013. Ce jour là, les pompiers de Paris déposent un dernier patient aux urgences de l'Hôtel-Dieu, sous les yeux de militants CGT et de médecins en colère. Un an plus tard, après moults rebondissements, le directeur des hôpitaux parisiens Martin Hirsch envisage de ranimer l'établissement. Mais comment financer ce projet ? Martin Hirsch évalue le coût à « plus de 100 millions d'euros ». Il se veut rassurant. Il annonce que la vente de locaux, comme l'Hôtel particulier Scipion, dans le 5e arrondissement, sera mise à profit afin de financer ce projet.

Florence Berthout, Maire du 5ème arrondissement, a aussitôt fait adopter un voeu par le conseil d'arrondissement le 1er décembre dernier. Il est souhaité que la vente soit "empêchée" et que la Ville "élabore avec les acteurs hospitaliers ainsi que la Mairie et les habitants du Ve arrondissement, un projet d’activité innovant pour l’hôtel Scipion, de manière à en favoriser le maintien dans le paysage culturel parisien". 
Nous attendons avec intérêt que la Maire de l'arrondissement propose un projet concret et ne se contente pas d'une posture de refus ou de tout attendre de la Ville pour mieux critiquer ensuite ses propositions. 


Etienne Dolet souhaite que ce monument public, classé et emblématique du patrimoine du 5ème arrondissement demeure dans le domaine public. Etienne Dolet propose d'y déménager le Conservatoire municipal du 5ème arrondissement

Pour sa part, Etienne Dolet souhaite que ce monument public, classé et emblématique du patrimoine du 5ème arrondissement et, comme tel, cher à ses habitants, demeure dans le domaine public (que la mairie de Paris le rachète ?)
Etienne Dolet souhaite que ce lieu magnifique et son square attenant profitent aux habitants du 5ème et surtout aux enfants du 5ème. Etienne Dolet suggère donc d’y déménager le conservatoire municipal du 5ème actuellement situé au 12 rue de Pontoise. Conservatoire dont les actuels très étroits et peu pratiques locaux font régulièrement l’objet de multiples plaintes de la part des riverains. 

Nous soumettrons à partir de janvier 2015 ce projet à une démarche participative, en consultant riverains du lieu et usagers du conservatoire.








D'ici le 11 janvier 2015, la Ville de Paris invite tous les habitants à l'élaboration du "plan vélo" 2015-2020 sur www.paris.fr/planvelo



Communiqué de presse de la Ville de Paris

Paris veut tripler le nombre de déplacements à vélo d’ici 2020. Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, Christophe Najdovski, adjoint à la Maire, lance une grande consultation auprès des Parisiens.

Création de pistes cyclables, extension des zones de rencontre et zones 30 avec double sens cyclables, développement de Vélib’ … : grâce à une politique volontariste menée ces dernières années pour favoriser la pratique du vélo, les Parisiens sont de plus en plus nombreux à choisir ce mode de transport pratique, rapide et écologique.

Pour amplifier cette dynamique, l’Exécutif parisien veut aller plus loin encore en atteignant 15% de déplacements à vélo d’ici 2020.

Pour ce faire, Christophe Najdovski, adjoint à la Maire de Paris en charge des transports, des déplacements et de l’espace public, travaille à un nouveau plan vélo pour les 5 années à venir, en lien avec les mairies d’arrondissement et les associations cyclistes. En prévoyant la réalisation de nouvelles voies cyclables, l’amélioration des aménagements existants et la création de parkings sécurisés, il permettra de renforcer la sécurité et le confort des cyclistes, d’encourager l’utilisation de ce mode de transport pour les Parisiens et les visiteurs, mais aussi de faciliter le stationnement et l’apprentissage du vélo à Paris.

Afin d’associer l’ensemble des usagers à son élaboration, l’adjoint à la Maire propose aux Parisiens de co-construire ce plan, dans le cadre d’une grande consultation citoyenne. Les habitants sont invités à donner leur point de vue et à apporter leurs idées, d’ici le 11 janvier 2015, sur www.paris.fr/planvelo.

Fruit de cette concertation, le nouveau plan vélo sera présenté au Conseil de Paris, au printemps 2015 et sera doté de plus de 100 M€, soit un investissement triplé par rapport à la précédente mandature.





lundi 22 décembre 2014

En présence d'Anne Hidalgo, réunion de restitution de la concertation sur la modification du Plan Local d'Urbanisme






Réunion de restitution

Concertation sur la modification
du Plan Local d'Urbanisme
Ville de Paris


Madame, Monsieur,

Vous avez participé à la concertation sur la 
modification du Plan Local d’Urbanisme. Nous vous remercions de votre implication dans cette démarche collaborative souhaitée par la Maire de Paris.
Vous avez ainsi pu formuler vos avis ou questions au cours des 20 réunions publiques qui se sont déroulées dans les arrondissements parisiens, mais aussi à travers la plate-forme interactive
 imaginons.paris.

Cette première étape de concertation préalable, de septembre à décembre 2014, nous permet d’enrichir le travail de rédaction du projet de modification qui sera soumis à enquête publique au printemps.

Elle fera l’objet d’une réunion de restitution qui se déroulera le :

Samedi 10 janvier 2014, 11h,

au Pavillon de l’Arsenal,

21, boulevard Morland 75004 Paris,
En présence de Anne Hidalgo, Maire de Paris
Nous vous invitons à y participer en vous inscrivant à partir du lien ci-dessousInscription obligatoire en ligne 
(Une confirmation de votre invitation vous sera adressée avant la tenue de la réunion)

Nous comptons sur votre participation et vous remercions pour votre implication dans ce projet essentiel pour l’avenir de notre Ville.
L’équipe de la concertation sur la modification du Plan Local d'Urbanisme





mercredi 17 décembre 2014

Paris va investir 228 millions d'euros pour la recherche, l’enseignement supérieur et la vie étudiante



Communiqué de presse de la Ville de Paris



Dans le cadre du programme d’investissement de la mandature, Marie-Christine Lemardeley, adjointe à la Maire, annonce que la Ville de Paris va investir 228 millions d’euros d’ici 2020 en faveur de la recherche, de l’enseignement supérieur et de la vie étudiante.

Paris est classée « première ville au monde pour le capital intellectuel et l’innovation ». Elle est aussi, pour la 3e année consécutive, la « ville préférée des étudiants ». Dans le cadre de son programme d’investissement de la mandature, l’Exécutif parisien a tenu à approfondir son engagement en la matière : Paris pourra ainsi conforter ses atouts et préparer l’avenir.
 

Ce plan ambitieux permettra de créer des pôles de recherche forts et de construire de nouveaux campus innovants 

75M€ seront mobilisés pour le programme de restructuration et d’extension de l’Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles de la Ville de Paris (ESPCI) ; 10,5M€ permettront de faire émerger sur la parcelle de Censier un grand projet dédié à la vie étudiante, la jeunesse, l’enseignement supérieur et l’innovation.

24M€ soutiendront la recherche, au travers des projets tels que le pôle Lhomond de l’Ecole Normale supérieure, la rénovation du site Charles V du Centre de Recherches Interdisciplinaires - CRI ou encore l’extension de l’Institut Henri Poincaré. D’autres projets innovants, comme Paris Parc, lieu de recherche et d’innovation, ou l’institut d’oncohématologie Méary, bénéficieront également de l’appui de la Ville.
 

Paris apportera une attention toute particulière à la rénovation du patrimoine universitaire 

38,8M€ seront mobilisés pour entretenir les sites de la Sorbonne, Cordeliers, Descartes, Chimie ParisTech et Panthéon Sorbonne. Plus de 2,5M€ iront à la rénovation du Campus Jourdan. L’Exécutif parisien veut également favoriser l’émergence de sites universitaires à dimension métropolitaine : 23M€ seront ainsi investis pour la partie parisienne du Campus Condorcet.
 

L’effort en faveur de la vie étudiante permettra d’améliorer encore les conditions de vie et d’études des étudiants

En parallèle du plan ambitieux de construction de 6.000 logements étudiants, qui incluront des logements de jeunes chercheurs (notamment à la Cité internationale universitaire de Paris), 9,3M€ seront investis dans des projets d’équipements de vie étudiante en partenariat avec le CROUS : restauration, lieux de vie dans des résidences étudiantes, etc.

Paris engagera également 2,7M€ pour renforcer les initiatives étudiantes dans la capitale. Enfin, elle financera à hauteur de 2M€ permettront de développer les espaces de travail collaboratif entre étudiants et entrepreneurs.






mardi 16 décembre 2014

Réunion d'organisation des Portes (ou)Vertes de l'association "Vivre le Quartier Latin"







L'association "Vivre le Quartier Latin"

« Vivre le Quartier Latin » est une association créée par une poignée d'amoureux du Quartier Latin qui pensent, parlent, écrivent et agissent pour leur quartier.

Ses membres se sont donnés pour mission de promouvoir le patrimoine intellectuel, culturel, architectural, naturel et artistique du Quartier Latin sur le thème de la créativité. Leurs actions visent à réunir tous les acteurs locaux autour de projets communs pour le quartier. Ils agissent dans tous les domaines : littéraire, cinématographique, musical mais aussi universitaire et sur la question environnementale.

Le but ultime de l'association est de créer une palette d'outils numériques qui permettront aux acteurs locaux de se rassembler plus facilement et d'agir ensemble pour développer des projets dans le quartier.


Les Portes (ou)Vertes du Quartier Latin

Les Portes (ou)Vertes du Quartier Latin est un événement organisé par Vivre le Quartier Latin, l'association du quartier latin de Paris, qui aura lieu entre le 30 mai et le 5 juin (Semaine européenne du Développement Durable). L'objectif est de sensibiliser aux changements climatiques en vue de la 21ème Conférence internationale sur le climat (COP21) en mettant tous les acteurs du quartier à contribution.

Elle s'ouvrira le dimanche 31 mai avec une course pour le climat et se clôturera le vendredi 5 juin (Journée mondiale de l'environnement) avec deux conférences de mobilisation: des partis politiques d'une part au Sénat et de la jeunesse d'autre part à la Sorbonne. Pendant les autres jours de la semaine seront organisés des colloques, des expositions, des projections de films documentaires, et autres festivités comme de l'art dans les rues et des groupes de musique.


Une réunion d'organisation des Portes (ou)Vertes du Quartier Latin a lieu ce mercredi à 19h30 à la Maison des Associations du 5ème arrondissement de Paris (4 Rue des Arènes).



Association loi 1901, domiciliée au 24 Rue du Cherche Midi 75006 Paris.






lundi 15 décembre 2014

Contes et Histoires au Panthéon - Les Rêveries de Saint-Exupéry











Au Panthéon, 
Les 26, 27, 29 et 30 décembre à 10h30 & 14h30


Les Rêveries de Saint-Exupéry
Visite contée et théâtre



Embarquement immédiat au Panthéon ! 
Pendant ces vacances de Noël, Saint-Exupéry fait escale au Panthéon. Après une visite du monument, les familles sont invitées à rejoindre l’aviateur pour une représentation théâtrale, concoctée par la Compagnie Narrêvasion, où aventure et poésie se mêlent. A travers ses souvenirs et l’évocation de ses œuvres littéraires, Saint-Exupéry propose à l’assemblée de l’accompagner dans un merveilleux voyage ; de découvrir l’aéropostale et son chef d’œuvre : Le Petit Prince. 
Suite à ce grand périple imaginaire, une collation-surprise attend les enfants pendant que les parents visitent à loisir la crypte. 
En cette année de commémoration des 70 ans de sa disparition, il semblait incontournable de célébrer Antoine de Saint-Exupéry dont le nom est inscrit au Panthéon depuis 1965.


Les 26, 27, 29 et 30 décembre à 10h30 & 14h30

À partir de 7 ans

Réservation obligatoire au 01 44 32 18 00 sophie.gosley@monuments-nationaux.fr

Panthéon, place du Panthéon, Paris Ve www.pantheon.monuments-nationaux.fr

Droits d’entrée pour les adultes non soumis à la gratuité : Plein tarif : 7,50 € - Tarif réduit : 4,5 €
Entrée et animations gratuites pour les enfants





Rencontre avec Michel Pastoureau au Musée de Cluny - L'historien du Moyen Âge face à l'animal





Le mercredi 17 décembre 2014 à 18h30








Conférence par Michel Pastoureau, 

historien médiéviste, 

spécialiste des couleurs et de la symbolique médiévale. 

 

Musée de Cluny 
6, Place Paul Painlevé 
75005 Paris
Durée : 1h
Public : Adultes
Tarif(s)0€
Dans le cadre de la présentation temporaire "Les animaux font le mur".


Les animaux sont très présents dans le quotidien, l'imaginaire et l'art des hommes du Moyen Âge, beaucoup moins dans les études et ouvrages des historiens. Michel Pastoureau partage ses recherches et son intérêt pour le bestiaire médiéval.



Michel Pastoureau : "La couleur est une idée"

Interview parue dans Le Point.fr 

le 


Adolescent, il refusa qu'on lui offre un vélo désiré de longue date parce qu'il était jaune, et non vert, sa couleur préférée. Après une enfance parisienne un peu bohème, entre une mère pharmacienne à Montmartre et un père professeur de lettres proche des surréalistes, il s'enflamme pour le Moyen Âge et pour l'héraldique qui lui permet d'étudier la signification des couleurs et son évolution. Il va ainsi raconter les mille et une aventures du bleu ou du noir dans des enquêtes menées avec le brio d'un récit policier. Mais il a une autre passion, les animaux, particulièrement les plus réprouvés. Du cochon à l'ours en passant par les créatures merveilleuses des bestiaires médiévaux, il explore leurs métamorphoses dans les consciences. On ne s'étonnera guère que ce grand érudit vive au milieu des livres. Dans son appartement des quais de Seine, attenant à la bibliothèque de l'Institut dont sa femme est la conservatrice, les ouvrages débordent jusque sur le sol, dans un joli désordre. Rencontre.
Vous avez grandi entouré de peintres... Cela a forgé votre regard ?
Oui, très jeune. Mon père faisait partie du groupe surréaliste. C'était un ami d'André Breton, que j'ai vu souvent quand j'étais enfant. Je me souviens de son goût pour la couleur verte. Mon père avait beaucoup d'amis peintres, dont Yves Tanguy, Chirico, Marcel Jean. Il m'emmenait dans leurs ateliers, ce qui pour un petit garçon était un terrain de jeu magnifique ! Par ailleurs, trois de mes grands-oncles du côté de ma mère étaient aussi peintres. Autant dire que de tous les côtés j'étais entouré de couleurs et de tubes de peinture... 
Pourtant, vous êtes devenu historien... À cause d'Ivanhoé, comme vous l'avez raconté dans Les couleurs de nos souvenirs 
Sans doute ! Il s'agit du film de Richard Thorpe (1952), et non du livre de Walter Scott. La grand-mère d'un camarade tenait le cinéma paroissial en Bretagne, dans le village où je passais alors mes vacances ; j'ai pu voir le film chaque soir pendant toute une semaine. J'avais sept ans. À partir de cette date, j'ai préféré les chevaliers aux cow-boys : le Moyen Âge est devenu une passion, et il l'est resté. En particulier les XIIe et XIIIe siècles, la période à laquelle se passe Ivanhoé. C'est l'époque des tournois, de la chevalerie, des châteaux forts, des débuts de l'héraldique, des croisades, des cathédrales, bref, tout ce qui fait que le Moyen Âge est le Moyen Âge ! L'époque de Charlemagne n'est pas encore tout à fait le "vrai" Moyen Âge, et le XVe siècle, c'est déjà l'aube des temps modernes... 
Pourquoi avoir choisi d'entrer à l'École des Chartes ?
À cause de l'héraldique justement, une passion qui m'est venue vers l'âge de douze ans. Au lycée, lors d'un cours de dessin, le professeur nous avait fait dessiner un vitrail qui représentait des armoiries. Cela m'a fasciné sur le plan graphique, historique, symbolique. J'ai décidé d'en savoir plus. En outre, j'avais une tante chartiste, une autre conservatrice à la Bibliothèque nationale : j'étais dans le bain ! Et comme j'avais l'amour du latin (je lis et traduis du latin tous les jours depuis l'âge de dix ans...), le chemin était tracé. Pierre Bourdieu dirait que je suis un héritier. 
Votre projet de thèse sur le bestiaire héraldique médiéval a été mal reçu. Trop marginal ?
Mes professeurs ont essayé, c'est vrai, de m'en détourner. Soit ils trouvaient futile et un peu ridicule de s'intéresser à l'héraldique - cela n'allait pas avec l'austérité et l'érudition de l'École des Chartes... Soit ils trouvaient cette science rétrograde ou réactionnaire - c'était bon pour les passionnés de noblesse ou d'histoire militaire... Mais, moi, ce qui m'intéressait, c'était le document d'histoire, cette image très théorisée qu'est une armoirie, qui aide à comprendre comment sont construites et pensées la plupart des images du Moyen Âge... Dans le monde contemporain, beaucoup de signes sont les héritiers des armoiries médiévales : les drapeaux, les logos, les emblèmes sportifs, les panneaux du Code de la route... 
Vous aviez aussi le tort de vous intéresser à l'animal...
Oui, on considérait alors qu'il appartenait à la petite histoire. De même que l'histoire de l'alimentation et de tout ce qui concernait la vie quotidienne et la culture matérielle, un tel sujet d'étude ne paraissait pas sérieux. Mais en quarante ans, grâce à l'influence des ethnologues, des anthropologues, des linguistes, les historiens se sont mis à s'intéresser aux animaux. Il y a des modes en histoire, des sujets nobles et d'autres qui le sont moins. Aujourd'hui, les sujets traditionnels comme l'histoire politique, militaire, institutionnelle sont en recul, au point qu'on manque de travaux sur ces thèmes. À l'inverse, l'histoire des représentations, celle de la vie de tous les jours comme celle des sensibilités, a le vent en poupe. Ces modes sont parfois nuisibles, notamment parce qu'elles ont de l'impact sur les carrières, certains sujets étant plus "porteurs" que d'autres. 
Mais en quoi l'animal permet-il de comprendre l'imaginaire d'une époque ?
Les animaux touchent à tous les types d'histoire : économique, matérielle, alimentaire, quotidienne, religieuse, symbolique ! C'est un sujet carrefour non seulement pour l'histoire, mais pour les sciences humaines en général. Pour les historiens, c'est aussi un champ de recherche bien documenté ; les documents médiévaux sont très bavards sur les animaux. Et c'est aussi mon goût personnel qui m'a guidé. Très tôt, j'ai eu une passion pour l'ours, le corbeau, le cochon - j'ignore pourquoi ! J'ai beaucoup travaillé sur l'histoire des rapports entre l'homme et le porc. J'étudie actuellement un fait divers qui a eu des répercussions immenses au XIIe siècle : le fils aîné du roi de France Louis VI est mort dans Paris d'une chute de cheval, parce qu'un cochon s'est mis entre les pattes de sa monture. Ce fut une mort jugée infâme et un événement symbolique considérable.
Vous avez donc un faible pour les animaux réprouvés...
C'est vrai. Mais parce qu'ils sont honnis, ils laissent plus de documents que les animaux admirés. Le positif est souvent uniforme, alors qu'il existe toutes sortes de paliers du négatif ou du diabolique, ce qui fournit au chercheur tout ce qu'il faut pour écrire une histoire des forces du mal... Pensons au corbeau : aux yeux d'un homme du Moyen Âge, c'est un animal épouvantable ! La symbolique chrétienne du corbeau est très négative, notamment parce que dans la Bible, lors de l'épisode du déluge, au lieu de venir témoigner que les eaux du déluge se sont retirées, il préfère manger les cadavres. Et pourtant, c'est un animal fascinant. Les enquêtes les plus récentes sur l'intelligence animale montrent qu'il serait le plus intelligent non seulement des oiseaux, mais aussi de tous les animaux.
Mais derrière les symboles, vous l'avez montré, il y a souvent des stratégies délibérées...
Oui, les enjeux dépassent toujours la seule symbolique. Étant corpulent, je me suis intéressé à l'histoire de l'obésité. À partir de quand se pèse-t-on ? L'historien a du mal à répondre. Mais au coeur du Moyen Âge, on rencontre souvent des rois ou des princes qualifiés de gras ou d'obèses. Or, en fait, comme ce sont des moines qui écrivent, "gros" ou "gras" veut souvent simplement dire ennemi de l'Église. On ne peut jamais prendre un témoignage au premier degré. Les historiens du futur travaillant sur le vêtement auront parmi leurs sources nos magazines de mode. J'espère qu'ils ne seront pas naïfs au point de penser qu'en 2012 on était vraiment habillés comme ce que l'on voit dans ces magazines. Personne ne s'habille ainsi. C'est l'imaginaire du vêtement, mais ce n'est pas le vêtement porté. Les miniatures, les tapisseries, les vitraux du Moyen Âge nous parlent pareillement de choses qui sont plus idéologiques que descriptives. 
Mais peut-on dire pour autant que ces images sont fausses ? 
Bien sûr que non ! L'imaginaire, cela existe, je l'ai toujours proclamé haut et fort ! Il concerne tout le monde. Ce n'est pas le contraire de la réalité, c'est une réalité d'un autre type. Quand on est historien, on doit s'intéresser à l'imaginaire des sociétés, et si possible des individus. Pour ma période, il est très difficile de cerner l'individu, mais nous pouvons prendre en compte l'imaginaire collectif. De même, aujourd'hui, un sociologue qui travaille sur telle société doit prendre en compte son imaginaire, ses rêves, ses superstitions ; faute de quoi il mutilerait ses analyses. 
Pourquoi travailler sur le temps long de l'histoire ?
Je suis un médiéviste qui a du mal à s'enfermer dans le Moyen Âge. Par goût et parce que les problèmes que j'étudie ne s'enferment pas entre deux dates. Les choses changent lentement. C'est le cas pour l'histoire des couleurs. Ainsi, on possède depuis la fin du XIXe siècle des milliers d'enquêtes d'opinion sur les couleurs préférées des Européens. Or, les résultats sont toujours les mêmes, de 1880 à nos jours : le bleu arrive en tête (45 % des réponses). Et cela, dans toute l'Europe, malgré les nouvelles matières, l'apparition de l'électricité, les changements de société, etc. C'est fascinant ! Les mutations inouïes qui se sont produites au XXe siècle n'ont pas eu d'impact sur cette question toute simple : "quelle est votre couleur préférée ?" Ce qui prouve que ce qui est concerné, c'est bien l'imaginaire de la couleur, et non sa matérialité. Quand on dit aimer le bleu, on aime surtout l'idée de bleu.
La couleur est donc un fait culturel ?
Bien sûr, et ses problèmes, d'abord des problèmes de société. De plus les définitions, les conceptions, les perceptions des couleurs varient selon les cultures. Même si je me borne à l'Europe occidentale, je lis les travaux des autres et je sais bien, par exemple, que, pour un Japonais, le rouge est plutôt une couleur apaisante (l'idée du rouge tonique, excitant, est occidentale, et non universelle) ; que l'oeil japonais distingue mieux que nous différentes nuances dans les gammes des rouges, et surtout des blancs. La langue japonaise a ainsi pour certaines couleurs une richesse ou une subtilité de vocabulaire que les langues européennes ont du mal à traduire.
Mais que cherchez-vous en étudiant les couleurs ?
J'essaye de comprendre ce qu'est la couleur : une matière, une fraction de la lumière, une sensation, un ensemble de mots, un concept. Un Romain de l'Antiquité ne pourrait jamais dire qu'il aime telle ou telle couleur, alors que c'est banal pour nous. Pour lui, la couleur est une qualité, un attribut, pas une abstraction ni un concept. Pour nous, elle peut l'être : nos termes de couleurs sont à la fois des adjectifs et des substantifs. En ce moment, j'essaye de cerner quand, où, comment et pourquoi on est passé en Occident de la couleur-qualité à la couleur-concept. Il me semble que cela se situe entre le XIe et le XIIIe siècle et que l'héraldique a joué un rôle majeur dans ce processus.
Si cette notion n'existait pas, comment l'étudier dans les sociétés anciennes ?
C'est un problème qui se pose fréquemment à l'historien. Est-ce qu'il a le droit de projeter dans le passé des notions, des définitions, des classifications, des connaissances actuelles ? Où commence l'anachronisme ? Plus concrètement, quand on utilise en laboratoire des savoirs et des appareils d'aujourd'hui pour étudier les couches de couleurs que l'Antiquité ou le Moyen Âge nous ont transmises, n'est-on pas dans l'anachronisme ? Tous ces savoirs et ces appareils sont construits sur le spectre, inconnu avant le XVIIe siècle... Nos connaissances en physique ou en chimie sont simplement des étapes dans l'histoire des savoirs. Ce qui est vrai de l'histoire des couleurs l'est aussi de celle des animaux. La façon de les classer était très différente de la nôtre. Au Moyen Âge, la notion de mammifère n'existe pas. La baleine ou le dauphin sont des poissons. Et le dragon existe, c'est un animal véritable aux yeux de tous. Il serait anachronique de le considérer comme chimérique. 
L'idée prime donc sur la réalité ou la perception ?
Je crois que la couleur est avant tout une idée. Ce qui m'encourage dans cette voie, c'est que j'ai lu beaucoup de travaux sur les rapports que les non-voyants entretiennent avec elle. Or, il est attesté qu'un non-voyant de naissance possède à l'âge adulte la même culture des couleurs qu'un voyant. 
Mais pourquoi la couleur est-elle au coeur de tant de querelles idéologiques ? 
L'homme a toujours défini des couleurs honnêtes, et d'autres qui ne le sont pas. On possède des sermons des réformateurs protestants au XVIe siècle contre le rouge, le jaune et le vert, jugés déshonnêtes ! Les groupes sociaux se distinguent toujours par la couleur. Aujourd'hui encore, prenez une école primaire dans un quartier favorisé, et une autre dans un quartier défavorisé : les enfants ne sont pas du tout habillés de la même façon ! Dans les quartiers chics, la couleur est assez retenue, l'uni domine. Dans les quartiers pauvres, ce sont le bariolé et les couleurs vives, agressives. 
Depuis quand le noir est-il "chic" ? 
Toutes les couleurs sont ambivalentes, avec des aspects positifs et négatifs. Le noir du luxe, de l'élégance, existe depuis la fin du Moyen Âge, lorsqu'il devient à la mode en milieu princier. Cela laisse des traces jusqu'à aujourd'hui, avec le smoking, la petite robe noire... Cela n'empêche pas qu'il existe aussi un noir de la souillure, de la faute, de la mort ! 
Et être conseiller pour le cinéma, comme sur Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud ?
Cela m'a été utile. Pour ce film, nous étions huit historiens - j'étais chargé des couleurs, des vêtements, des emblèmes. Et Jean-Jacques Annaud nous posait des questions auxquelles nous ne savions pas répondre. Cela nous aidait à prendre conscience de nos méconnaissances. L'histoire se passait au XIVe siècle, et j'ai réalisé que si l'on connaissait bien la vie quotidienne, les objets, les vêtements, la vie religieuse, les mentalités, on ne savait presque rien sur les gestes. Comment se saluait-on à l'époque ? Difficile à dire...
Le bleu et le noir vous ont déjà inspiré deux livres. Et le vert, votre couleur préférée ?
Je suis en train de terminer un livre qui lui est consacré. Le vert, c'est la couleur du destin, de la chance et de la malchance, de l'espérance et du désespoir. Elle est associée à tout ce qui est changeant : la jeunesse, l'amour, l'argent, le hasard, la destinée... Aujourd'hui encore, dans les enquêtes d'opinion, 10 % des personnes interrogées disent le détester, presque toutes parce qu'elles pensent qu'il porte malheur. Il est vrai que pour fabriquer le vert on a longtemps utilisé des produits très toxiques, et il y a eu beaucoup d'accidents, aussi bien en peinture qu'en teinture. C'est aussi la couleur du Diable, des démons et des êtres étranges... 

jeudi 11 décembre 2014

Invitation 5ème - Le Verre à Pied reçoit l'écrivain Nan Aurusseau ce vendredi 12 décembre à 19h









vendredi 12 décembre à 19 h

L'Arbre à Lettres Mouffetard vous propose une
rencontre avec Nan Aurousseau 
au Verre à Pied, 
pour fêter la sortie de son livre, 
La ballade du mauvais garçon, paru chez Stock.



Le Verre à Pied
118 bis, rue Mouffetard
75005 Paris

L'Arbre à Lettres Mouffetard
2, rue Edouard Quénu
75005 Paris





Le Muséum national d'Histoire naturelle en appelle au financement participatif pour acquérir des minéraux "exceptionnels"









À l'occasion de la réouverture d'une partie de la Galerie de Minéralogie à Paris, le 19 décembre, le Muséum national d'Histoire naturelle invite le public à participer à l'acquisition de "minéraux exceptionnels".

A partir de jeudi, sur la plateforme de financement participatif My Major Company, le grand public pourra aider le Muséum à acquérir un à trois spécimens minéralogiques "remarquables", qui seront présentés dans l'exposition "Trésors de la Terre".

L'objectif de départ est fixé à 6.600 euros, correspondant au prix d'une "sphalérite" (cristaux de sulfure de zinc) de Roumanie, a indiqué le Muséum mercredi dans un communiqué.

Avec un montant de 16.500 euros, le Muséum pourra acquérir aussi une "bournonite" originaire de la Mine des Malines, dans le Gard.

Enfin si le montant collecté atteint 27.500 euros, le Muséum pourra faire l'acquisition d'un "béryl" en provenance de Madagascar, présenté comme "unique au monde". "Sa couleur bleu des mers du sud, mêlée à du vert opaline et des nuances d'émeraude, fait de ce spécimen un intermédiaire parfait entre les aigues-marines et les émeraudes", souligne le Muséum.

Les trois spécimens appartiennent aujourd'hui à des collectionneurs privés, a-t-on précisé au Muséum.

Selon le montant de leur participation, les donateurs pourront bénéficier d'avantages en contre-partie : invitations pour l'exposition, rencontre avec un chercheur...

L'exposition Trésors de la Terre doit ouvrir le 19 décembre dans la salle dite "des cristaux géants" de la Galerie de Minéralogie et de Géologie, qui est fermée depuis 10 ans pour rénovation. Elle présentera 600 spécimens de minéraux et météorites autour de 18 cristaux géants (AFP).













mercredi 10 décembre 2014

5ème - Concert des orchestres du 3ème cycle du Conservatoire Gabriel Fauré le mercredi 17 décembre à 20h30







Anne Hidalgo, Maire de Paris

Florence Berthout, Maire du Ve arrondissement

Bruno Julliard, Premier Adjoint à la Maire de Paris, Chargé de la Culture

Pierre Casanova, Premier Adjoint à la Maire du Ve, Chargé de la Culture

Noël Corbin, Directeur des Affaires Culturelles

Hacène Larbi, Directeur du Conservatoire GABRIEL FAURÉ

ont le plaisir de vous inviter au concert donné par l’orchestre à cordes sous la direction de Laëtitia Trouvé et l’orchestre d’harmonie sous la direction de Pierre Boutillier.


Programme de la soirée des orchestres du 3ème cycle du Conservatoire Gabriel Fauré :

- Orchestre à cordes, Ralph VAUGHAN WILLIAMS - Fantaisie sur Greensleeves , Georges BIZET / arr. Stahl - Fantaisie sur des airs de Carmen pour cordes et harpes, 

- Orchestre d’harmonie MANHATTAN TRANSFER - Speak up Mambo, Barry MANILOW - Copacabana, Duke ELLINGTON – Caravan


Informations pratiques 

Mercredi 17 décembre 2014 à 20h30
Mairie du Ve arrondissement - salle des fêtes

Entrée libre dans la limite des places disponibles





Paris 5ème - Pour les 25 ans du Chœur d’Oratorio de Paris concert avec l'Orchestre de chambre d'Île-de-France





Le Choeur d'Oratorio de Paris sous la direction Jean Sourisse donnera pour son 25e anniversaire un grand concert, avec l'Orchestre de chambre d'Île-de-France les 13 et 14 décembre prochains.

  • Samedi 13 décembre à 21h
  • Dimanche 14 décembre à 15h 
avec l’Ensemble Jean-Walter Audoli - Orchestre de Chambre d’Ile-de-France
Œuvres de Jean-Sébastien Bach :
sous la direc­tion de Jean Sourisse :
  • messe brève en Fa majeur - BWV 233
  • messe brève en La majeur - BWV 234
sous la direc­tion de Jean-Walter Audoli :
  • concerto brandebourgeois N° 4 en Sol majeur - BWV 1049
  • cantate pour voix de basse "Ich habe genug" - BWV 82 
Solistes :
  • Sandra COLLET, soprano
  • Guilhem TERRAIL, contre-ténor
  • Yann TOUSSAINT, baryton



http://www.oratoriodeparis.asso.fr


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