mardi 31 mars 2009

Soirées à la Moquette

Chacun connait La Moquette dans l'arrondissement. Cette association cherche à gagner ensemble contre les clichés, à sortir en croisant des regards. Vous retrouverez dans sa programmation son souci d’explorer avec ses invités des thèmes qui interrogent le monde dans lequel nous vivons et les moyens que nous avons d’y comprendre quelque chose « de plus ». Vous trouverez ci-contre dans l'agenda quelques moments que nous avons sélectionné pour ce prochain trimestre.

Les manifestations se tiennent :

15, rue Gay-Lussac - 75005 PARIS
Tél : 01 43 54 72 07 - Fax : 01 43 26 39 44
E-mail : lamoquette@compagnonsdelanuit.com

Etienne Dolet au Conseil de quartier Saint-Victor

Etienne maitient ses promesses et a ainsi gravi la Montagne Sainte Geneviève pour assister au Conseil de Quartier Saint Victor.


Je ne vous cache pas que j’étais un peu déçu ; je m’attendais à des discussions enflammées (le mot me donne toujours le tournis !) sur la vie du quartier, mais il n’y a eu que des discussions sur l’aménagement d’une rue, sur la circulation et beaucoup de souvenirs du bon vieux temps quand le 5ème était beau, propre, paisible et doux à vivre (les loups sont rentrés dans la ville ?).
Mais je divague, en vous demandant pardon je tente de me ressaisir et de faire un compte rendu aussi clair que possible de cette assemblée.
L’ordre du jour portait sur deux points :

1) Projet de voirie à l'angle de la rue de Poissy et de la rue Saint Victor


L'ingénieur de la voirie de la ville (M. Maulon) a présenté le projet qui prévoit la création d'une surélévation (environ 10 cm) de la chaussée, à effet ralentisseur, à partir de l'école ; l'aménagement de l'escalier qui au fond de la rue de Poissy porte à la rue des écoles et le recalibrage de la rue Saint Victor avec création de stationnements pour les 2 roues ainsi que la création de place de stationnement handicapé. Il est prévu d'élargir l'escalier et de supprimer l'espace entre les deux rampes qui est utilisé pour déjections diverses.

Sur ce point la discussion s'installe avec la salle et des questions diverses fusent:

Pourquoi il n'y a pas un passage piéton prévu ? (réponse on va l'intégrer).
Beaucoup de questions sur l'escalier qui aux dires de certains habitants est "fort joli" et des propositions diverses sont faites pour le garder : verdure entre les deux rampes (mais comment éviter les déjections?)....M. Baetsch (il n'est pas dans la liste des conseillers du conseil de quartier, mais il siégeait à la gauche du Maire) propose de s'inspirer pour résoudre le problème de ce qui a été fait à l'entrée de la fac de droit, Place du Panthéon, en face de la Maire du 5ème avec clôture par des éléments en fer forgé
Et des longues questions sur le sens de circulation : pourquoi ne pas revenir au sens de circulation inverse (rue de Poissy en direction du boulevard Saint Germain) .... ah le bon vieux temps ! Ces discussions ont été reportées à la prochaine session quand le problème spécifique du sens de circulation sera porté à l'ordre du jour et le sujet préparé. Il semblait que le Maire ne voulait pas se positionner; et les mauvais esprits pourraient penser qu'il imagine que l'archevêché veut un accès direct du boulevard Saint Germain vers le Collège des Bernardins.
A la faveur de la question d'une "dame" qui se plaint de la présence de poubelles dans la rue de Pontoise (où il y a une autre école) au moment ou les bambins arrivent à l’école on a refait le lien sur la propreté du quartier en particulier se plaignant que le ramassage des poubelles dans le 5ème se fasse pendant toute la matinée et non pas, comme antan , avant 8h30! On n'a pas dit que dans les autres quartiers le ramassage pouvait se faire ….plus tard!

2) Question diverses.

a) Nuisances dans toutes les rue où il y a des bar / restaurants car les fumeurs sortent et font du bruit
b) La tour de Jussieu est éclairée en bonne partie toute la nuit
c) on a reparlé de propreté et du vieux temps
d) Square Capitan : un arbre a été coupé pour ne pas faire de l'ombre au niveau de la maison des associations.... Horreur on a coupé un arbre qui n'était pas malade !

Je finis vite lundi j'ai le conseil de quartier Sorbonne, on parlera de la nouvelle bibliothèque Sainte-Barbe. j'en frémis déjà : Sainte-Barbe est la patronne des pompiers. Ah s'ils avaient pu être place Maubert il y a 500 ans !

samedi 21 mars 2009

Conseil de quartier et conseil d'arrondissement

Le conseil de quartier Saint Victor a eu lieu lundi 23 mars 2009 en mairie du 5ème (l'ordre du jour a porté sur le projet de voirie à l'angle de la rue de Poissy et de la rue Saint Victor). Le conseil d'arrondissement du quartier Sorbonne aura lieu le lundi 30 mars. le conseil d'arrondissement a eu lieu jeudi 26 mars 2009 à 18h en mairie du 5ème. Bientôt des compte-rendus de ces réunions sur le blog

samedi 14 mars 2009

Libérons la Sorbonne

La plus vieille université de France, la Sorbonne, n’existe pas. Partagée entre trois universités, Paris-I, Paris-III et Paris-IV, ainsi que l’EPHE, elle voit le quart de sa surface occupée par le Rectorat de Paris. Non seulement il l’occupe, mais il en gère l’accès et l’usage. Il en interdit même la libre circulation à l’intérieur – on ne peut plus rentrer depuis la rue des Écoles – et en gère en tout arbitraire les locaux. Il a fallu d’âpres négociations, précédées de quasi-émeutes, pour que le Grand Amphi, interdit de cours depuis 1968, soit rendu, avec parcimonie, aux seuls étudiants qui passent les concours. Le reste du temps, le Rectorat en garde le monopole et le loue à grand frais pour des opérations qui n’ont souvent rien à voir ni avec la Recherche ni avec l’enseignement. Faute de place, les étudiants des deux premières années de licence n’ont plus cours à la Sorbonne ; ceux de la troisième année suivront bientôt.

Mais il y a pire : non content de rendre la vie plus difficile à la communauté universitaire qui peut encore utiliser la Sorbonne, non content de la priver d’une bonne part de la surface disponible, non content de faire de l’argent avec ce qu’il garde jalousement, le Rectorat transforme la Sorbonne en bunker. Étudiants, personnels administratif et enseignant se heurtent à la fermeture récurrente des accès, d’une porte sur deux, à la vérification humiliante des cartes et à la fouille des sacs, sans raison apparente. Malheur à celui qui a oublié sa carte ! Dans ces conditions, la Sorbonne, bien sûr, ne peut être visitée par les touristes. Les jeunes qui veulent se renseigner avant d’y étudier vivent un véritable parcours du combattant. Il devient même impossible pour les collègues extérieurs, d’autres universités françaises et étrangères, de venir y travailler : on les refoule désormais, même s’ils ont une carte professionnelle. Impossible de venir travailler à la bibliothèque, impossible de venir à un séminaire, impossible de venir voir des collègues, bientôt il sera impossible d’y organiser un colloque ou une soutenance de thèse.
Enfin, ces derniers jours, au moindre frémissement, le Rectorat ferme et ouvre la Sorbonne à l’envi, armé de vigiles privés et des forces de l’ordre ; on y empêche les entrées, on évacue sans ménagement ceux qui la fréquentent, on les y enferme et on accumule les humiliations. Nous sommes contrôlés, fouillés, refoulés, bousculés, évacués. La Sorbonne est armée et les universités en sont chassées.

Non, la Sorbonne n’existe pas : c’est une possession du Rectorat, qui y tolère à peine les membres des universités qui la composent et y travaillent. Le monde ne rentre pas dans ce bunker de plus en plus fermé.

Cette situation ne peut plus durer ! À l’heure où des travaux de mise en sécurité vont encore plus réduire les surfaces disponibles, il est temps de libérer la Sorbonne et de la rendre à ses seuls usagers légitimes, les universités. Nous demandons :
1) que cessent définitivement tous les inutiles contrôles de cartes et des sacs pour tous ceux qui y travaillent ;
2) que cessent les contrôles policiers et l’emploi de vigiles privés dans la Sorbonne ;
3) que les services du Rectorat de Paris cèdent tous les locaux qu’ils y occupent aux universités et aux autres établissements qui se partagent actuellement la Sorbonne. Ces locaux leur seront alors attribués proportionnellement aux surfaces qu’ils occupent actuellement ou mutualisés. Le Rectorat pourra rassembler ses services dans un lieu unique – par exemple sur les espaces disponibles Porte de la Chapelle – qui sera plus fonctionnel et dans lequel il pourra se protéger sans dommage pour la communauté universitaire. Dans toutes les autres villes de France, Rectorat et universités ont des locaux totalement distincts : l’anomalie parisienne doit cesser. La Sorbonne, mondialement connue comme un lieu universitaire, doit le redevenir et doit pouvoir, enfin, être un lieu ouvert à tous ceux qui veulent y étudier et y travailler.

Nous appelons tous les membres de la communauté universitaire, quel que soit leur statut, à signer cette pétition (à l’adresse : http://www.shesp.lautre.net/spip.php?article56) et à la faire circuler."

Premiers signataires : François Aubral, Pr. philosophie, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Bertrand Binoche, Pr de philosophie, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Ivan Birks, MCF Anglais, univ. Paris-III Sorbonne Nouvelle Marie-Claude Blanc-Chaléard, MC hist. contemporaine, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Pierre Boilley, PR hist. contemporaine, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Bénédicte Milland-Bove, MC Littérature française du Moyen Age, univ. Paris III-Sorbonne Nouvelle Catherine Brun, MC, univ. Paris III Alain Cantillon, MC littérature française, univ. Paris III - Sorbonne nouvelle Jean-Luc Chappey, MC histoire moderne, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Thomas Cutuil, Doctorant, Institut de Biologie Structurale de Grenoble, Jean-Philippe Dedieu, docteur en sociologie Yves Deloye, PR science politique, univ. Paris I Panthéon-Sorbonne, IUF Vincent Denis, MC hist. moderne, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Eric Dime, Fonctionnaire, Lille (59) Pascale Dubus, MC, histoire de l’art, UFR 04, univ. Paris I Panthéon-Sorbonne Denis Ferraris, Pr UFR d’Etudes italiennes et roumaines, univ. Paris III Sorbonne Nouvelle François Foronda, MC hist. médiévale, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Pierre Fröhlich, MC histoire ancienne, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Christophe Grellard, MC Philosophie, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Nathalie Griton, PRAG latin, univ. Paris-III Sorbonne Nouvelle Antony Hostein, MC histoire ancienne, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Chantal Jaquet, Pr de philosophie, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Sophie Jallais, MC économie, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Valériane Milloz, AM hist. Contemporaine, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Anne Mounic, univ. Paris III Sorbonne nouvelle Nicolas Offenstadt, MC histoire médiévale, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Françoise Palleau, MC anglais, univ. Paris III Sorbonne nouvelle Nathalie Peyrebonne, MCF UFR Etudes Ibériques, univ. Paris III Sorbonne Nouvelle, Sophie Rabau, MC univ. Paris-III Sorbonne Nouvelle Valérie Robert, MC Etudes germaniques, univ. Paris-III Sorbonne Nouvelle Elise Tillet, juriste Mathieu Tracol, AM hist. contemporaine, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Eric Vallet, MC hist. médiévale, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne Jérôme Valluy, MC HDR sciences politiques, univ. Paris-I Panthéon-Sorbonne

jeudi 12 mars 2009

Formidable !

Formidable, on apprend de la bouche de N. Sarkozy lors de l'annonce, à l'Ecole Militaire à Paris du retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN que "Nous n'avions pas notre mot à dire quand les alliés définissaient les objectifs et les moyens militaires des opérations auxquelles nous participions ! " Quel aveu ! Le chef de l'Etat a envoyé des troupes en Afghanistan sans savoir ce qu'elles faisaient ni pour quelles raisons elles étaient engagées. Quel iresponsabilité criminelle de la part du chef des armées : dix de nos soldats y ont laissé leurs vies dans une embuscade en août dernier.

Etienne Dolet : retour des flammes

Certes le temps m’a paru long mais 500 ans ne sont pas l’éternité ! Mes amis de Lyon, de Toulouse et de Suisse me pardonneront si, de retour en ce monde, j’ai choisi le Quartier Latin pour commencer mon séjour. C’est là qu’a débuté et que s’est achevée ma vie d’adulte.
Mes frères lecteurs, du temps jadis et d’aujourd’hui ne doivent point se choquer de me voir parler et écrire comme au XXIe siècle : en cinq siècles, j’ai eu le temps de comprendre comment vit notre langue. Du reste, j’avais 30 ans lors de l’édit de Villers-Cotteret, la même année où je rédigeai « De la manière de bien traduire » ! La langue française est ma patrie et ses changements ne m’effraient pas. J’admets qu’au hasard de mes promenades, il m’est arrivé de ne pas saisir le sens de certaines enseignes au fronton des boutiques et au cul des coches mais peu importe !
Mon Quartier Latin cependant est le même ! Mais oui, quand je me suis retrouvé devant la Sorbonne, rien ne m’étonnait au fond : les étudiants et leurs gentes dames pétunaient à qui mieux mieux devant les auberges. Bien sûr, les gentes dames ressemblent parfois aux diablesses et sorcières de mon époque mais , justement, étant ce que je suis, je les ai immédiatement reconnues comme d’audacieuses et fragiles jeunes filles qui portent bijoux dans le nez et l’oreille, cheveux à tous les vents, haut de chausses et bottes. Il ne leur manque que la rapière.
A propos de rapière, les prévôts roulent comme tout le monde dans des carrioles puantes, qui m’ont asphyxié autant que les flammes de mon bûcher, le premier jour ici. Puis, il faut croire que l’on s’habitue à tout même à cet air étouffant. Le bruit est différent mais demeure aussi assourdissant. Pour revenir aux prévôts, j’en ai vus nombreux, armés jusqu’aux dents boucliers et bâtons, cotte bleu marine épaisse comme de maille, lorsque les étudiants défilent en chantant leurs protestations contre le pouvoir ! Décidément, rien n’a changé.
Même à table ! Hier, j’ai vu, de l’extérieur, une auberge où les gens mangent comme des bœufs, debout et portant la nourriture à leur bouche, sans même une écuelle ! Est ce les pauvres hères qui se nourrissent ainsi tandis que les bourgeois s’attablent ? Quand le roi François 1er a inventé la fourchette, on a parlé de progrès immense !..
Les échevins annoncent un conseil…Je m’y rendrai, et mes amis, je vous en rendrai compte aussi fidèlement que possible.
Etienne Dolet

A lire :Etienne Dolet 1509-1546, Imprimeur humaniste lyonnais mort sur le bûcher de Marcel Picquier, édité par l’Association Laïque lyonnaise des Amis d’Etienne Dolet.

mardi 10 mars 2009

A Paris une agence immoblière à vocation sociale

Ce projet a été lancé par l'équipe municipale début 2008 afin de capter des logements du parc privé pour les relouer à un loyer moins important. L'objectif étant de proposer à des bailleurs privés de parfaire l’insertion sociale de familles, titulaires d’un emploi et vivant en hôtels meublés, avec une garantie apportée par la municipalité y compris la libération au terme du bail. C’est aujourd’hui 250 appartements environ qui sont ainsi rentrés dans ce dispositif.

Le dispositif que la Mairie de Paris s'apprete à mettre en place aujourd’hui vient élargir le champ d’application. En effet, si les bénéficiaires uniques de Louez Solidaire et Sans Risque sont les familles, en voie d’insertion sociale, prises en charge par l’aide sociale à l’enfance, les foyers sans enfant, couple ou célibataire en sont exclus. L’accès au marché privé locatif est très difficile pour ces personnes.
En période de crise économique dont les effets sont pour l’instant inconnus mais les victimes pressenties, la création d’une agence immobilière à vocation sociale est particulièrement souhaitable.L'objectif est de capter 500 logements d’ici la fin de la mandature, dont la moitié d’ici fin 2010.
Les logements, qui seront l’objet des prospections de l’association Solidarité Habitat Ile de France missionnée pour cette opération, seront de petites tailles, moins de 30m², et accueilleront en priorité des foyers sans enfant aux ressources modestes, moins de 1500 euros pour un célibataire et moins de 2250 euros pour un couple, et donc de fait bénéficiaire de la nouvelle allocation logement que la Ville de Paris a récemment mise en place.
Cette Agence Immobilière à Vocation Sociale, qui mettra en lien le bailleur et le locataire sans passer par un quelconque intermédiaire, incitera à cette forme de solidarité locative en facilitant la vie des propriétaires.. Les primes d’assurance de type « garantie du risque locatif » seront assumées, ainsi que les diagnostics techniques obligatoires à l’entrée dans les lieux lors d’une nouvelle location. Une partie des frais de gestion afférents à tout bail sera également prise en charge. De même, les travaux traditionnels de remise en état lors de toute nouvelle entrée pourront être financés par le dispositif sans pour autant dépasser 2 000 euros, afin de ne pas se substituer aux dispositifs traditionnels de réhabilitation des logements. L’offre de ces avantages garantira en échange au futur locataire un loyer de 10 à 20% en dessous du marché sur une période minimale de 6 ans.

mercredi 4 mars 2009

Dernière journée du procès des faux électeurs

Croquis d'audience : Jean-Louis Giron

Dépêche AP 04.03.2009 19:17
Le tribunal correctionnel de Paris qui a examiné cinq semaines durant l'affaire des faux électeurs du Ve arrondissement de Paris a mis mercredi en délibéré sa décision au 27 mai à l'issue des plaidoiries des avocats de Jean et Xavière Tiberi qui ont plaidé la relaxe du député-maire et de son épouse.
L'un des avocats de Jean Tiberi, Me Thierry Herzog, a demandé la relaxe, "au moins au bénéfice du doute pour lui rendre son honneur". Lundi, le ministère public a requis un an d'emprisonnement avec sursis du député-maire du Ve, 10.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité et de privation de droit de vote contre M. Tiberi, accusé d'avoir bénéficié d'un système de fraude électorale dans son arrondissement.
"Système peut-être, mais alors système dérisoire", a plaidé l'autre avocat de M. Tiberi, Me Jean-Yves Leborgne, assurant que l'élu parisien n'en était pas informé. Ce que conteste le ministère public pour qui l'omniprésence de Mme Tiberi à la mairie du Ve, qualifiée de "direction de fait", ne pouvait être ignorée de son époux. Ce dernier a renvoyé la responsabilité de cette fraude sur les fonctionnaires de la mairie du Ve qui auraient dû l'alerter.
Les charges contre l'ancien maire de la capitale et son épouse reposent principalement sur les accusations de l'ancien secrétaire général de la mairie du Ve, Raymond Nentien, et les dépositions de l'ancien chef du bureau des élections, Olivier Favre.
La fraude électorale consistait à inscrire irrégulièrement sur les listes électorales des électeurs qui ne résidaient pas dans l'arrondissement ou à en maintenir d'autres qui n'y habitaient plus. La défense de M. Tiberi a expliqué au tribunal qu'il n'y avait aucune charge à l'encontre de leur client et qu'aucun témoignage ne le mettait en cause. Ce qui n'est pas tout à fait exact. Ses avocats ont demandé au tribunal que "la condamnation médiatique d'hier ne se transforme pas en vérité judiciaire".
L'avocat de Mme Tiberi a souhaité que le tribunal fasse la part des choses entre le "fantasme, le qu'en-dira-t-on, les règlements de compte" et qu'il se débarrasse des "clichés qui se sont substitués à la charge de la preuve". Contre Mme Tiberi, le ministère public a demandé dix mois avec sursis, 5.000 euros d'amende, cinq ans d'inéligibilité et de privation de droit de vote. L'accusation, qui la qualifie d'"organisatrice ordonnée et attentionnée", la place au centre de ce système. Me Pierre Haïk a martelé qu'aucun élément matériel n'était établi contre sa cliente.
Selon le ministère public, la fraude fonctionnait avec des militants et sympathisants de l'ex-RPR quadrillant le terrain, des agents municipaux "utilisés comme serviteurs d'un intérêt particulier, celui de Jean Tiberi, et les élus qui profitaient du système.
Les onze prévenus, poursuivis pour fraude électorale présumée aux élections municipales de 1995 et législatives de 1997, encourent jusqu'à un an d'emprisonnement, 15.000 euros d'amende. Un peu moins de 200 faux électeurs sont retenus dans la prévention, les enquêteurs ayant procédé par échantillonnage. AP

Intergens

Pour élargir ses activités, l’association de logement et services intergénérationnels du 5è arrondissement, InterGens, lance un google group (réseau local) pour tous les habitants du cinquième qui souhaitent aider d’autres habitants tout en se débarrassant d'objets dont ils n’ont plus besoin. InterGens vous propose de donner et ainsi de recycler des objets qui peuvent être encore utiles à d’autres, le but étant aussi d’alléger les décharges municipales et de ralentir le consumérisme galopant. Le principe est que tout est gratuit.Comment cela fonctionne-t-il ? Vous demandez votre inscription au google-group en envoyant un mail à : intergens@googlegroups.com. Une fois inscrit, vous choisissez de recevoir un e-mail à chaque fois que quelqu’un propose un objet ou un e-mail récapitulatif par jour.Si vous avez une vieille porte, des livres, des affaires de bébé qui vous embarrassent, vous envoyez un simple pour les proposer au groupe et vous saurez si cela intéresse quelqu’un.Vous prenez ensuite contact avec la personne intéressée et le don se fait localement. Vous rencontrerez ainsi d’autres habitants du cinquième arrondissement et nouerez des contacts intéressants.Noubliez pas : l’association InterGens a maintenant son site http://intergens.over-blog.com/ L’association recherche d’ores et déjà pour la rentrée 2009 des logements pour les jeunes étudiants dans le 5è arrondissement. Parlez-en autour de vous. C’est une formule qui doit apporter de l’aide et de la solidarité aux anciens comme aux jeunes dans l’arrondissement.

mardi 3 mars 2009

"Tradition républicaine"

Le dessin du monde de ce soir illustre parfaitement le déni de démocratie supporté par notre arrondissement depuis plus de 15 ans. Plantu nous rappelle que Jean et Xavière Tiberi contre lesquels le procureur a requis hier au cours du procès des faux électeurs du 5e la peine maximale prévue par la loi pour fraude électorale vont voter au prochain scrutin. Ils ne sont pas encore condamnés, c'est normal. Mais on frémit à l'idée qu'ils ont aussi organisé ces dernières années toutes les élections dans l'arrondissement ! Pire, suivant une soi-disant "tradition républicaine" le procureur général avait repoussé après le dernier scrutin municipale la tenue du procès. On voit aujourd’hui que cette procédure a empêché les électeurs d'avoir à l'époque tous les éléments du choix démocratique et quels éléments !

lundi 2 mars 2009

Procès Tiberi : Réquisitoire du procureur

Dessins d'audience : Jean-Louis Giron
PARIS, 2 mars 2009 (AFP) –
Le ministère public a requis lundi une peine d'inéligibilité d'une durée de 5 ans contre de Jean Tiberi, estimant que le député-maire du Ve arrondissement de Paris était bien à l'origine de la fraude électorale organisée lors des municipales de 1995 et des législatives de 1997.
Lors de son réquisitoire, le procureur Alexandre Aubert a également demandé à la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris de condamner Jean Tiberi à un an de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende.
Par ailleurs, il a requis 10 mois de prison avec sursis, 5.000 euros d'amende, ainsi qu'une privation du droit de vote et une inéligibilité de 5 ans, contre son épouse Xavière. Une peine quasi-identique a été demandée contre la première adjointe Anne-Marie Affret, avec une amende toutefois réduite à 3.000 euros.
Xavière Tiberi "s'est décrite comme un électron libre" mais "l'électron gravite toujours en interaction autour d'un noyau", a relevé M. Aubert, jugeant que Jean Tiberi s'était bien rendu complice de la fraude en investissant son épouse d'"une extraordinaire autorité de fait".
S'agissant des neuf autres prévenus, le ministère public a requis une relaxe pour la militante Farida Sahnoune et s'en est remis à l'appréciation du tribunal correctionnel de Paris pour l'ancien maire du Ve Jean-Charles Bardon (1995-2001).
Il a ensuite requis des amendes de 1.000 à 1.500 euros et une inéligibilité assortie d'une privation du droit de vote d'un an pour quatre fonctionnaires de la mairie du Ve, qui ont reconnu avoir participé à la fraude sur les instructions de leur hiérarchie.
Contre l'ancien secrétaire général, Raymond Nentien, "repenti", 2 mois avec sursis, 5.000 euros d'amende et une inéligibilité d'un an ont été requis.
Enfin, contre Jacqueline Mokrycki, une secrétaire devenue directrice de cabinet, 6 mois avec sursis ont été requis, ainsi que 5.000 euros d'amende et une inéligibilité de 5 ans.
dom/jag/df
AFP

Procès Tiberi : 12éme journée : plaidoieries des parties civiles


En l'absence -provisoire- de compte-rendu écrit, deux avocats croqués qui sont intervenus au cours de cette journée.

Procès Tiberi 11éme Journée : une confrontation très attendue

Chaque jour du procès, le président Jean-Louis Albert y a fait allusion comme une bande-annonce, comme un teasing, d’un spectacle à ne pas manquer. Donc c’est aujourd’hui et nous sommes tous là, parties civiles, témoins, avocats et un public (essentiellement féminin et toutes détentrices d’une carte senior) rameuté visiblement par le clan Tiberi. Avant de commencer, le président rappelle que cette confrontation générale est organisée pour faire éclater la vérité en vérifiant les points de concordance et de discordance ; tous ont la liberté de s’exprimer. Mais avant de commencer, chacun peut dire une ou deux choses.
Raymond Nantien est appelé le premier. Il dit qu’il éprouve peut-être de l’amertume mais de colère point. Il n’a pas mérité ce procès et il y a voit une énorme injustice. Il répète que les dossiers frauduleux ne passaient pas par lui. « Complicité passive, oui, il accepte mais les ordres venaient de Jean Tibéri lui-même. Lorsque Claude Comiti m’en a informé en 1991, c’est ce qu’il m’a dit. ».
Il répète qu’il a compris très vite que l’intention du Maire de Paris à l’époque était de lui faire porter le chapeau. Puis il se tourne vers Olivier Fabre et lui dit : « Avouez ! Ne dissimulez pas la présence de jean Tiberi Avouez qu’il fallait gonfler le corps électoral au sein de son parti pour gagner des sièges au Conseil de paris ! ». A madame Affret : « Dites la vérité : vous avez exécuté les ordres de Jean Tibéri. Il vous l’avait demandé ! » A Jaqueline Mokricky : « Vous étiez la cheville ouvrière, vous n’y pouvez rien ! » Et enfin, il ne se tourne même pas vers Xavière Tibéri mais dit seulement : « Elle doit dire la vérité et avouer son rôle ».
Enfin il conclut : « J’ai essayé, j’ai fait ce que j’ai pu mais plus, c’était impossible, j’aurais été laminé ! ».

Olivier Fabre lui succède. Il répète qu’il a dit la vérité, qu’il a vu Jean Tibéri en 97 à une réunion de retrait de cartes de faux électeurs, il rappelle, le lendemain de la perquisition son rendez-vous avec Jean Tiberi qui lui a promis un avocat –il était au courant- ! Il achève son exorde par cette phrase : « C’est ma parole de fonctionnaire de catégorie C contre celle des élus, je ne fais pas le poids ».

Très père noble et pas du tout ennuyé, Jean Tibéri se lève et confirme sans hésiter sa ligne de défense : « Je n’accuse personne, je n’ai jamais refusé de radiation, ces fonctionnaires mentent pour se protéger. Je reçois ces attaques avec peine mais je résiste ». Serein, le maire du 5eme ! Et le président Albert semble se demander combien de temps, il va se moquer de la justice. Quant à nous, électeurs du 5 eme, nous nous demandons aussi combien de temps il va nous prendre pour des imbéciles.

Anne- Marie Affret joue la dame débordée d’accusations, les acceptant de bonne grâce mais criant « N’en jetez plus » lorsqu’elle trouve que ça va trop loin. C’est elle qui fixe les limites on ne sait trop comment. Elle a tout avoué, tout expliqué sauf le nom des commanditaires. Et c’est là sa faiblesse et peut-être sa peur : « Je ne peux pas parler à la place des autres, il y a un vide à côté de moi, c’est sûr mais je ne peux pas faire plus. Je fais ce que je peux, Monsieur le Président mais si vous m’avez comprise, vous comprenez encore que je ne peux pas aller plus loin. » Sa voix se brise. Tragédienne authentique ou petite bonne femme terrifiée ? Le matou est là, juste derrière elle, prêt à croquer la souris si elle moufte . C’est l’impression que réussit à produire Anne-marie Affret.
Après ça, Patrick Mondain n’a pas grand chose à dire sauf qu’il estime –et il n’est pas le seul- que des fonctionnaires manquent dans ce procès et que aucune vérité ne sortira d’ici car « chacun y a intérêt ! ». Et il se rassied digne et amer.

Annick Mercier remercie Anne-Marie Affret de sa gentillesse passée puis la regarde : « Je ne peux pas affirmer que Madame Affret recevait ses ordres de Jean Tiberi mais j’en suis sûre ».
Jaqueline Mokricky quant à elle s’aligne sur son patron : elle n’a rien vu, rien entendu, rien fait et déclare qu’elle ne « peut pas dire n’importe quoi ! »
Les autres, Bardon, Matthieu reconnaissent les faits en les minimisant. Quant à Farida Sahnoune, elle, fidèle entre les fidèles, dénonce l’acharnement contre Jean Tiberi, qui « a fait de très belles choses dans le 5eme » et proclame fièrement qu’on le droit « d’aimer son maire » (hourivari dans la salle !). Le président conclut : « le tribunal appréciera » ce à quoi elle rétorque « Moi, j’apprécie pas du tout Monsieur le président ! ».
Puis on engage la confrontation.

Premier chapitre, comment Raymond Nantien a été nommé secrétaire général au cours d’un déjeuner avec le couple Tiberi au Méridien.
Les époux font bloc pour dénoncer l’affirmation.
Xavière : « Comment déjeuner avec lui, il n’a jamais offert un café ni un verre d’eau. Menteur ! Menteur ! ». Elle se lance dans des accusations plus grave prétendant que Nantien aurait connu de graves problèmes dans le 14eme L’accuse de harcèlement moral. Le Président la fait taire.
Quant à Jean Tibéri il dit n’avoir jamais parlé de quoique ce soit à Nantien.
Match nul.

Deuxieme chapitre : Le maire et le chef de bureau des élections sous les yeux du secrétaire général.
Le Président rappelle que Nantien a dit que Fabre avait été nommé par défaut…Tiberi : « Je ne connaissais pas monsieur Fabre . On ne m’a pas demandé mon accord. Quand on voit écrit « vu par le Maire » cela ne signifie pas accord ! Je suis très prudent ! ». Nantien soutient le contraire : c’est fonctionnement normal de la mairie, le maire a un accord sur la nomination des chefs de bureau !
Avantage : les fonctionnaires.

Troisième chapitre : le rôle de Jean-Charles Bardon.
Une potiche ! Il le revendique pour souligner son absence de pouvoir et donc se mettre hors de cause. Cela dit, Nantien soutient qu’il était au courant. Bardon lui , dit qu’il n’était pas en mesure d’agir. Le Maire répond bien volontiers que Bardon avait peu de pouvoir et qu’il savait qu’il ne serait maire qu’une mandature : il devait revenir. « J’étais le chef, le leader, quand je revenais dans l’arrondissement, je passais en premier. C’était naturel ! »
Là un détail piquant revient en mémoire aux habitants du 5eme présents dans la salle : en 1969, René Capitant, député du 5eme et ministre de la Justice avait un jeune suppléant : Jean Tibéri. Lorsque Capitant fut remercié, il s’en retourna à sa circonscription, où le suppléant loin de faire la potiche avait déjà pris le nid et refusa tout net et définitivement la place qu’il avait promis de tenir au chaud pour l’ex ministre ! On dit que la déception et le chagrin hâtèrent la fin de René Capitant !
Donc Jean Tibéri a l’expérience : il a pris Bardon comme maire supplétif, malléable et naïf, celui ci admet son incapacité : « le maire gérait tout de l’Hôtel de Ville avec Comiti, mon chef de cabinet qu’évidemment je n’avais pas choisi. Pas plus que madame Affret, ma première adjointe qui gérait son domaine comme telle. Elle ne me rendait jamais compte, d’ailleurs je ne mettais jamais les pieds dans sa permanence ». L’ensemble des prévenus fait chorus et confirme la structure et le fonctionnement de la mairie ainsi organisés. Mais Anne-marie Affret fait un couac : « Jean Tibéri me donnait des instructions. Jean Tiberi était le cerveau ». Nantien rattrape au bond : « Exactement. Il était le cerveau et elle transmettait aux petites mains ». Ce que confirme Fabre : « Je prenais mes instructions de Jean Tiberi via mesdames Affret et Tiberi ». C’en est trop pour Xavière qui grimpe au créneau : « Je n’exécute pas les ordres de Tibéri. Je ne suis pas son bras droit ! C’est une légende ! Je ne donnais aucun ordre. Je n’aurais jamais pu, on m’aurait chassée ! ». Là dessus elle boit un verre d’eau, a un aparté avec son mari, vite repéré par le président qui y met fin.
Madame Affret revient en scène « Tout ce que je faisais à la mairie, Jean Tiberi me disait de le faire. Madame Tiberi avait le rôle que son mari lui avait assigné : militante, chargée des crèches et de sa permanence. Elle représentait son mari, elle était présente. Quelquefois, elle me disait « Jean a dit de faire ça ou ça…Je ne prenais aucune initiative, mais madame Tibéri elle, pouvait en prendre, c’était la femme du maire ! ». Re-chorus !
Xavière se pointe devant le président : « Tant de mensonges, d’utopies (sic), de traditions (sic), ce sont des lâches, je dois sortir, aller fumer une cigarettes. Tibéri a fait leur carrière, ils ne seraient même pas capables d’être plantons, Tiberi a tout fait pour eux ! «
Le Président autorise Xavière à sortir sous les hurlements et effets de manches de tous les avocats.
Pendant son absence, quelques horions volent entre Nantien et Bardon le premier priant le second d’admettre qu’il essayait d’être maire et que, chaque fois il se faisait remettre à sa place par Xavière, « tu ne peux pas dire que tu n’as jamais pris d’engueulades ! ».

Quatrième chapitre : Xavière et Anne-Marie.
Sur leurs relations, elles ne sont plus d’accord du tout. La tactique d’Affret consiste à noyer l’interlocuteur dès qu’elle a le micro sous un flot de paroles douces prononcées d’une voix suave. Celle de Xavière est plus brutale : « Menteuse, mensonges et billevesées ! », assaisonné de quelques commentaires désagréables.
Anne-Marie Affret : « Madame Tiberi me disait souvent Jean a dit de faire ça…
Xavière Tiberi : C’est pas vrai…Tous ces gens ne méritent que d’être plantons ! »
Anne-Marie Affret « Xavière et moi on était toujours ensemble… »
Xavière (d’une voix tonnante) « On n’était pas toujours ensemble ! ».
Les parties civiles interviennent auprès de Xavière :
« Madame Tibéri, Anne-Marie Affret est-elle une amie ? »
Xavière « Comme beaucoup d’autres . C’est la première adjointe de mon mari. Moi je suis la femme du maire. C’est une collaboratrice que j’aime beaucoup, une amie mais pas au sens amie d’enfance avec qui je passe des réveillons et prend des vacances ensemble !
Anne Marie Affret : « Nous étions souvent ensemble ! »
Xavière : « C’est pas vrai.Vous voulez atteindre mon mari à travers moi. C’est connu dans toute l’histoire de France et du monde, on attaque la femme pour tuer le mari ! »
Les parties civiles : « Anne-Marie Affret a parlé du maire comme du cerveau… »
Xavière « C’est une accusation très grave. Pendant qu’il était maire de Paris, des personnes ont pris le pouvoir dans le 5eme ».
-Etait-il le patron ?
-Patron, Cerveau c’est très grave.
Le Président à Anne-Marie Affret : « Qu’en pensez-vous ?
AnneMarie Affret : « Elle a pas compris ! On était ensemble pour tout le monde, et elle me disait ça et ça. Patron, cerveau, c’est pas une accusation. Il faut faire mon procès à moi toute seule ! Il était mon patron, je le remercie… »Puis Anne Marie Affret s’engage dans une longue déclaration en louvoyant laborieusement entre l’idée qu’elle n’a pas pris seule les initiatives sans pouvoir vraiment dénoncer l’instigateur de celles-ci. Mais c’est un peu tard. Il semble que tout le monde ait compris malgré les dénégations de Xavière et celles de Jean Tibéri.
Quant à Xavière, elle lâche visiblement Anne-Marie Affret : « Je cloisonne, je cloisonne, il y a l’amitié et il y a le travail. Je n’ai jamais transmis d’ordre de Tibéri ».
L’avocat de Anne-marie Affret lui demande pourquoi, elle voit dans l’expression « Tiberi était le cerveau » une grave accusation. Elle le renvoie sur le banc de touche : « Vous, depuis plusieurs jours je vous considère comme un avocat de la partie civile ! ».

Cinquième chapitre : La Fraude.
Jean Tiberi à la demande du Président, constate la fraude. Il est navré, il déplore, si seulement Nantien lui avait fait part de ses découvertes ! Si Anne-Marie Affret lui avait dit ! Il se plaint que le rapport du Conseil Constitutionnel sollicité après 97 a été rédigé par la femme d’un de ses adversaires politique mais que malgré tout, le Conseil n’a pas invalidé son élection…donc la fraude était inutile ! Tous les autres se récrient : la fraude existait bien avant, en nombre et depuis 1977 pour Raymond Nantien. Olivier Fabre, dit qu’il savait, qu’on lui en parlé comme se déroulant depuis les années 80 ! « Tous les membres du bureau étaient au courant et avant moi ! ». Ils auront beau faire, rappeler des rencontres, des entretiens avec le maire, celui-ci tient bon : « Rien ! On ne lui a rien dit, ni ses chefs de cabinet de l’époque, ni plus tard ». Quant à l’administration, ce n’est pas de sa compétence.
« Voilà une mairie qui fonctionne mal » commente le président un rien méditatif.
Toutes les petites mains reconnaissent leurs différentes activités frauduleuses : l’une a mis du blanc sur les adresses pour en ré-écrire une autre fictive sur les dossiers d’inscription, un autre a signé, un troisième a refusé de signer mais a rempli des formulaires fantaisistes…Pendant ce temps jean-Charles Bardon s’enfermait dans son bureau pour ne rien voir mais savait, Nantien se lamentait et Olivier Fabre fermait les yeux et déprimait! Ils seraient presque d’accord s’il n’y avait ces dossiers qui devaient passer chez Nantien et que celui-ci n’aurait pas vu ou pas voulu voir…

Sixième Chapitre Les réunions le soir après la fermeture des bureaux.
On l’aura compris le système de base était simple : soit on ne radiait pas les électeurs partis et on leur demandait de continuer à voter dans le 5eme, soit on inscrivait des électeurs habitant ailleurs (amis, affidés, obligés, employés éboueurs de la Ville de paris) et on leur donnait une adresse fictive les hébergeant chez des gens de confiance. Certains votaient après avoir obtenu un logement dans le 5eme ou ailleurs ou une place en crèche. C’était l’usage. Il y en a même eu dans un studio appartenant à Madame Tibéri ! Mais, ces électeurs devaient avoir une carte, ou du moins savoir qu’ils l’avaient. Pour cela il fallait la leur envoyer la carte. Donc, les cartes partant à l’adresse fictive, revenaient avec la mention NPAI. Ces cartes étaient rangées dans de solides boites en bois et avant chaque élection on devait les récupérer pour les envoyer. D’où ces réunions nocturnes et secrètes. Mais maintenant, plus personne ne veut y admettre sa présence.
Olivier Fabre, comme cela se passait dans son bureau ne nie pas, ni Anne-Marie Affret, et Raymond Nantien. Restent les époux Tiberi et Jaqueline Mokricky. Celle-là a du mal. Elle finit par admettre qu’elle a du « aller par hasard chercher des cartes que des personnes rencontrées par hasard aussi dans l’arrondissement lui avaient dit ne pas avoir reçues ». Pourquoi à elle ? Parce qu’elle travaille à la mairie évidemment. Elle ne se souvient pas du tout avoir vu du monde au bureau puis finit par dire qu’elle a peut-être croisé Madame Tiberi, madame Affret…enfin peut-être, possible mais pas sûre. Jean Tiberi prend un air offusqué à l’idée qu’on imagine sa présence dans une telle circonstance. Quant à Xavière c’est bien simple : à l’époque Tiberi était maire de Paris et ils sortaient tous les soirs par obligation.
Seul défaut dans cette cuirasse : le mauvais caractère de Monsieur Bouzeret. C’est le gardien à la mairie. Un jour, Xavière l’aurait traité de « fainéant » depuis il note sur un cahier tous ceux qui entrent et qui sortent à la minute près dès la fermeture et avant l’ouverture des bureaux. Il a bien noté en avril 94 et 97 des allées et venues vers 23 heures de Monsieur et madame Tiberi de Mokricky et des autres. Seul commentaire de Xavière : « Il faudrait que je sois folle pour aller au bureau de vote qui est sous microscope électronique ! » (sic).
Quant à Jean Tiberi il dit « Je ne me souviens de rien. D’ailleurs je trouve curieux que Monsieur Bouzeret note ces choses là ! » Puis il se contente de pointer les différentes versions d’olivier Fabre concernant sa présence.
Mais ça dure. On discute sur des détails apparemment peu importants mais qui finissent par user la résistance des uns et des autres : qui a pris quelles cartes ? Qui a vu qui faire quoi ? La fatigue monte avec la fin du jour et peu à peu chacun lâche sauf Tiberi évidemment qui en vu d’autres. Alors Xavière dit « Bof si tous ces menteurs m’ont vue, hein, je vais dire que j’y étais ! Mais moi je sais que je n’ai jamais retiré une seule carte ! ».
Jean Tiberi a mauvaise mine, ce soir. Madame Affret ne parle plus à Xavière. Les avocats de la partie civile réfléchissent à leur plaidoirie pour demain. Finalement qu’est ce que ça a donné cette confrontation ? Une petite chose avec de grosses conséquences : le dernier carré des Tibéristes a craqué : Xavière s’est désolidarisé d’Affret, Mockricky a été obligée d’avouer une partie de sa complicité, et le chef malgré ses dénégations est tout de même impliqué.

Demain, plaidoiries de la partie civile. Puis la semaine prochaine, le réquisitoire et les plaidoiries de la défense.